jeudi 25 octobre 2012

Otage !



Grève à la SNCF ! sans grand risque d'erreur chacun peut prédire sur sa radio ou télé préférée le marronnier du reportage sur la "prise d'otage" du bon français blanc à carte vermeil qui reste à quai ou du jeune cadre à peine sorti de l'école de commerce qui pleure sur le ralentissement économique provoqué par des syndicats ringuards...
Cette "prise d'otage" je la dénonce d'autant plus vigoureusement que je viens d'en être victime deux semaines de rang ! Au hasard de mes activités, deux réunions à Paris m'ont conduit dans la capitale quelques jours, par le train.
La semaine dernière comme cette semaine, l'aller se passe sans incident, à l'heure à l'arrivée en gare de Bercy...
C'est le retour "en province", comme ils disent, qui fut problématique la semaine dernière avec une sortie de banlieue en très petite vitesse : notre train était en bonne santé, mais sur la voie celui qui nous précédait était en panne... un peu moins d'une demi heure de retard à l'arrivée, juste pour éviter un processus de dédommagement pour défaut de régularité. En retard et bien secoué dans le boucan d'un wagon porte bloquée en panne ouverte sur la plateforme...
Cette semaine bis repetita ! Mais cette fois nous n'avons même pas pris le temps de partir pour être en panne. Attente à quai, attente, attente... message pour les voyageurs à destination de Nevers invités à quitter le train pour un autre sur un autre quai... Attente, attente : problème de connexion entre deux voitures ! largement passée la demi-heure nouveau message invitant cette foi l'ensemble des voyageurs à descendre du train pour rejoindre un autre quai dans l'attente de la composition d'une nouvelle rame qu'une motrice de fret amènera un peu plus tard ! re-montée... et attente d'une motrice... Quand les lumières s'allument nous signalant que les chevaux sont attelés l'espoir du départ est près de se concrétiser... avec près d'une heure de retard !
Un retard conservé jusqu'à l'arrivée et qui va valoir, outre le dédommagement demandé à SNCF régularité, une armada de taxis commandés dans les gares desservies pour suppléer les correspondances ratées.
Pas de chance pour cette double prise d'otage deux semaines consécutives ! mais les cheminots n'y sont pour rien, victimes en tant que travailleurs du même désastre que les usagers du train : le démantèlement d'un service public de transport livré à la loi du fric avec un réseau délabré de RFF étranglé par les financiers de sa dette et un matériel roulant brinquebalant de la SNCF.
S'il y a prise d'otage, c'est plus surement le fait d'un système capitaliste pourrissant les services publics et la vie des citoyens que des travailleurs du rail que tout citoyen responsable se doit de soutenir dans l'action aujourd'hui, comme hier, et surement demain !


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