La charnière des deux siècles a été marquée par un processus double et symétrique d'est en ouest. D'un côté c'est l'éclatement d'un bloc et son émiettement en une myriade de morceaux inégaux, le différentiel de taille, de potentiel et d'histoire entretenant la mise en concurrence...
De l'autre c'est l'assemblage à marche forcée d'un puzzle sans image, de pièces inégales, d'attelages improbables, d'une Europe occidentale emportée dans le tourbillon concentrateur.
Le pôle européen revient s'ajouter à l'anglo saxon qui l'avait détrône dans la maîtrise capitaliste du monde. L'effet centripète dans la trajectoire de la "construction européenne" a pour ambition première de raccrocher les éléments qui se détachent progressivement du bloc de l'est perdant sous l'effet des forces centrifuges de sa trajectoire de désintégration de ses composants périphériques jusqu'à son centre.
Autant la charnière des deux siècles précédents et la révolution industrielle avait nourri le profit capitaliste de la matière et de sa transformation dans un système de production (exploitation sans retenue des ressources naturelles et du peuple des hommes, et accaparement colonialiste du monde), autant la charnière des deux derniers et la révolution numérique ont continué de calmer la soif du profit capitaliste à la sueur et au sang des hommes mais en y ajoutant désormais, au mépris du travail et de l'intelligence humaine l'explosion de la rente des spéculations financières à l'échelle mondiale.
C'est peut-être cet éclairage qui permettrait de mieux saisir les grands mouvements géopolitiques qui agitent la planète, un peu semblables aux grands courants atmosphériques garants du climat.
De la même façon que notre planète a connu des périodes de glaciation et d'autres de réchauffements climatiques...
De la même façon que la tectonique des plaques a défait le continent géant de la Pangée pour fractionner les terres que les hommes s'accaparèrent jalousement plus tard...
Les choses se font et se défont, et comme l'histoire moderne le montre à l'envi, c'est souvent des pierres de la ruines que sort le neuf. N'est-ce pas ce qui fait le lien et le sens dans le passage d'hier à demain ? N'est-ce pas aussi dans la disparition de ce lien que s'approfondit la crise du moment, dans un monde sans grand-mère ni repère ?
Quand bien même le pessimiste serait d'abord un optimiste bien informé, il faut rester confiant dans la capacité des hommes à résister, des peuples à décider...
Chavez est réélu, les grecs et les espagnols manifestent !
Qu'est-ce qu'on attend ? Qu'est-ce qu'on a à attendre d'une social-démocratie dont l'histoire atteste qu'elle a toujours eu la main leste sur le dos des peuples et l'oreille attentive au chant des sirènes des puissances d'argent.
Plutôt que de chercher le mouton à cinq pattes de l'alliance miracle au grè des échéances électorales, mieux vaudrait, sans trop s'inquiéter du pouvoir à conquérir à coups de compromis, gagner la confiance pour rassembler sur des idées plus que sur des promesses. C'est plus sur la voie de l'exigence que sur celle du compromis qu'on devrait rencontrer les communistes.
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