dimanche 6 février 2011

Silence on casse de la République

L'obsédé qui nous gouverne ne voit dans chacun des citoyens de ce pays que des présumés coupables. Il ne se passe pas de semaine sans qu'un événement semble justifier à ses yeux la mise en place de mesures dites "de sécurité" pour faire face à des dérèglements qu'il ne cesse de provoquer dans sa conduite des affaires du pays. Ses plus fidèles lieutenants truffent leurs villes de caméras espionnant à foison les moindre faits et gestes, capables même selon certains d'identifier de possibles délinquants ! si le progrès fait rage, celui de l'état policier m'enrage.
Un crime abominable soulève justement des montagnes d'émotion. Et à chaque occasion notre petit président s'y perche, tel le coq de la ferme au sommet du tas de fumier et qui croit que c'est lui qui fait la lumière du jour jour en s'égosillant là à chaque lever de soleil.
Et bien non,  monsieur le président votre posture est indigne. Non pas que le respect de soi et des autres s'accorde avec l'indifférence; bien au contraire ! mais la gesticulation ostentatoire et accusatrice, le rictus d'une commisération factice, rien ne signe la responsabilité de chef d'Etat, qui devrait justement aider au passage du ressenti à la raison, de l'émotion à la compréhension, et en l'occurence du désir de vengeance à l'exigeance de la justice.

Mais monsieur est si naturellement vindicatif qu'il est bien imperméable au concept élémentaire de la justice.  L'incapacité à exister autrement qu'au travers de ses affects  est dangereuse. Elle réduit l'horizon du monde à ses propres limites et exonère celui qui soumet son environnement à l'exclusivité de sa célébration de toute explication raisonnée de ses choix.C'est une forme d'inadaptation à la démocratie de celui qui refuse à priori de voir dans les effets de ses décisions les causes de ses problèmes.

C'était en 2007.
Il y a peu de mois de ça, la tornade réformatrice d'une Rachida Dati avait exécuté de qui était présenté comme une "réforme de la justice". Comme toutes les marionnettes jetables de Sarkozy, elle avait joué aux déménageurs, supprimant des tribunaux à tour de bras... Aujourd'hui le ministère de l'intérieur de l'ami Brice veut remplacer 60 policiers par 30 gendarmes dans un coin de France qui se rebiffe...
Et les mêmes qui opèrent ces coupes sombres dans les effectifs de tous les services=)voudraient que les choses aillent aussi bien, voire mieux qu'avant ! n'atteint-on pas ici le comble du cynisme.
3 juges d'application des peines à Nantes pour plus de 4000 dossiers... Et le président foule aux pieds la constitution en s'arrogeant le droit de mettre en cause la justice dont la présidence de la République qu'il est sensé incarner doit garantir l'indépendance.
Et ce n'est pas une mince affaire que ce dérapage permanent. Dans les principes fondateurs de la République Française la séparation des pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire représente le fondement même de la démocratie.
Or ce président ne fait guère de cas du pouvoir législatif qu'il contrôle jusqu'à la dernière virgule avec une cohorte de parlementaires godillots plus soucieux d'assurer la reconduction de leur candidature et des bénéfices de leurs mandats que de la bonne marche de notre république; pour s'en convaincre il n'est que de voir l'énorme quantité de textes législatifs imposés à grand renfort de communication et qui ne sont jamais appliqués faute de publication des décrets d'application. L'important est de paraître dans l'urgence de l'actualité en flattant les ressorts les plus bas de la démagogie.
Là où l'imposture dépasse les bornes de la décence c'est quand on compte plus de dix années d'exercice du pouvoir au ministère de l'intérieur, au ministère de l'économie et des finances, à la présidence de la République de l'agité  vindicatif qui pointe du doigt policiers et juges soit disant coupables de laisser perpétrer tous les crimes de détraqués dont la couverture médiatique va alimenter les chuchotis inquiets de quelques vieux devant l'écran de la salle de télé...
Or qui ferme les commissariats et met le budget de la justice française au 37ème rang sur 43 états européens ?
En faudra-t-il beaucoup plus pour qu'à l'image des tunisiens ou des Egyptiens, les français réveillent leur conscience républicaine pour réclamer à leur tête autrechose que des tics de bouffon ?

Aucun commentaire: