lundi 3 avril 2017

Sondages


Faute d'avoir inversé la courbe du chômage, François Hollande a réussi à faire plonger celle de Benoit Hamon ! Après tout, chacun mérite ses victoires.
L'opinion est sondée... Des cohortes d'un millier de personnes échantillonnées selon des critères complexes sensés reproduire dans l'échantillon la nature de la société des électeurs.
Quelques biais peuvent se glisser avant même que les questions soient posées. L'épreuve des primaires de droite comme de gauche apportent la preuve de la fragilité de l'image sondagière, mais aussi de la volatilité des opinions. Ensuite la nature et la formulation des questions peut ajouter son lot de prescriptions subliminales dans la conformation des réponses attendues. Et surtout, l'obsession du choc final, conditionnant le choix du premier tour à l'issue supposée du second, brouille complètement les cartes.
C'est ainsi qu'en faisant monter ou descendre la température des intentions pour les uns ou les autres on déclenche, pour amplifier ou pour en ré-freiner les progrès, des glissements qui ne sont pas de l'ordre de l'assentiment ou du soutien, mais de la réaction à l'évolution adverse.
Face à cette situation le regard doit se concentrer sur les grandes tendances et le temps long plutôt que sur les ondulations quotidiennes du serpent des courbes.
Mélenchon arrive dans la zone des 15-20... Hamon plonge dans la zone des 5-10...
Rien n'est joué pour autant, pour l'un comme pour l'autre, puisque leurs électeurs respectifs ne sont pas des acquis de longue date dans un "fonds de commerce" bien établi ; et, l'un comme l'autre doit aussi se débattre avec des amis à ne pas perdre en en gagnant de nouveaux.
Ce dernier phénomène, à l'échelle de la bulle que les médias ont soufflée, est aussi propre à Macron, dont les grands écarts ne peuvent conduire à autre chose qu'au claquage. Plus la campagne avance et plus le temps d'après se dessine, plus le mariage de la carpe et du lapin va montrer son visage de mariage blanc, neutralisant la gauche la plus molle pour parachever le virage à droite du quinquennat Hollande. La victoire de Hamon à la primaire socialiste n'était rien d'autre que la confirmation de l'incapacité de l'équipe Hollande-Macron-Valls à faire passer ses lois scélérates autrement qu'à coups de 49.3 : Hollande se défile, il propulse Macron et sacrifie Valls,  simple comme bonjour.
L’épouvantail Le Pen bien entretenu et une usine à casseroles qui tourne à plein régime à droite et le tour est joué !
C'est encore à voir. Quand bien même l'électorat potentiel de la France Insoumise serait encore à moitié stabilisé, sa progression constante répond assez bien à la prise de conscience de la différence, tant sur le candidat et la sincérité de son engagement que sur le nature et le contenu du programme.
Reste-t-il assez de temps pour décrocher la qualification en finale au terme d'une campagne de conviction et de rassemblement ? Pourquoi pas !
Après tout il y a beaucoup plus de gens "normaux" qui ont tout à gagner que de "privilégiés" qui ont un peu à perdre des fortunes bâties à la sueur des autres. Macron, Fillon ou Le Pen, sont tous candidats du capital, en tailleur Chanel pour Macron, en costume cadeau pour Fillon et en camisole de force pour Marine.
Hamon en portant la besace de son calvaire a beau montrer dans la poche du devant quelques idées neuves de frondeur, mais il ploie sous le fardeau de la poche de derrière chargée de l'héritage de son engagement durable auprès de Hollande et du soutien du Parti socialiste qui fait office de corde pour le pendu.
Outre les qualité humaines, les talents de tribun et la culture du candidat Mélenchon qui le mettent bien à part des autres, c'est aussi le projet mis en chantier depuis bien longtemps qui fait la différence.
La victoire est-elle assurée pour autant ? Bien malin qui pourrait l'affirmer ! Dans le champ du possible assurément ; mais du chemin reste à faire pour éveiller les consciences troublées par le jeu politique malsain instauré depuis des décennies et qui réduit les électeurs au choix du moindre mal plutôt que de les orienter vers le plus grand bien.

Pour conforter le choix de la gauche, les communistes soucieux de préserver le peu d'influence qui leur reste à force d'auto censure dans les constructions fumeuses de la gauche plurielle ou du Front de Gauche auraient tout intérêt à faire l'effort du soutien à la candidature Mélenchon puisqu'ils ont été incapables d'en formuler une autre qui soit porteuse d'espoir.

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