dimanche 9 avril 2017

La différence, à la mesure de la foule.

Quand certains font du bruit, celui-là fait chanter la République, il porte la parole, celle du peuple, pour peu que ce peuple-là l'entende et ose la prendre avec un bulletin de vote qui, pour une fois, porte un espoir qui n'échouerait pas en trahison.



Rameau d'olivier le "jour des rameaux"... le symbole serait dérisoire sans l'hymne à la paix, avec un peuple auteur-compositeur aujourd'hui... et interprète le jour prochain du scrutin. Tribun de qualité, c'est sûr, homme de culture, mais aussi un semblable des gens, le candidat Mélenchon fait la différence dans un tel discours d'avec tous les babillards verbeux qui sont en piste. Face à un tel discours, les autres soit-disant "grands candidats" sont bien petits.

PS (ou plutôt NB !) : aux communistes qui mégotent encore leur soutien à celui qui leur demande un peu de discrétion du côté des drapeaux fleurissant les foules, recherchez, si vous en avez gardé, les affiches des campagnes passées d'où les élus-candidats, élus parfois, mais parfois pas, avaient fait disparaître l'emblème du parti qui les avait portés.
Jean-Luc Mélenchon n'est pas candidat communiste bien qu'il n'y en ait pas... puisqu'il n'y en a pas ! Tout comme au parti socialiste, l'accaparement de l'organisation par ses élus a asphyxié la dimension idéologique de l'activité militante pour la réduire à des pratiques courtisanes. La base si réduite met naturellement l'équilibre de l'édifice en péril à la merci de tous  les opportunistes ("empochistes" disait-on jadis !).
Jean-Luc Mélenchon, la France Insoumise, des gens qui renouent avec la parole politique et l'envie d'en faire dans une démarche constructive... Pourquoi faudrait-il renâcler ?
Ce n'est pas non plus que le moindre mal ; c'est celui, et le seul, qui entrebâille la porte d'un changement redevenu possible.

Après tout reste possible, y compris la restauration d'une forme de confiance dans des organisations politiques toujours nécessaires à l'exercice de la démocratie. Une opportunité pour que les communistes se réapproprient leur parti reste offerte. 

Aragon, extrait de la Diane Française, faisait l'éloge de la Résistance plurielle...
Rapprochement disproportionné, certes ! Mais fou quand même, celui qui fait le délicat quand la grêle menace les blés !


La Rose et le Réséda
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du cœur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda

Louis Aragon 




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