lundi 24 avril 2017

ite missa est

Le résultat est un résultat, il résulte... Étymologiquement c'est le rebond. Et donc pour rebondir, il a fallu bondir : c'est ce que Macron avait fait en sortant de la banque pour entrer à l'Elysée, puis en passant du cabinet au gouvernement, puis en sortant du gouvernement... le petit caillou blanc du libéralisme n'en finit pas de ricocher sur les eaux gris-rose du socialisme.

Tout naturellement les causes produisent des effets et le successeur désigné de François Hollande à la présidence de la République sortira du chapeau des urnes dans quinze jours, tout naturellement, puisque depuis 2016 les socialistes au pouvoir avaient écrit la recette de l'iniquité de la campagne présidentielle en terme d'expression des candidats.
Les médias n'en sont point la cause, mais le pitoyable instrument.
Comptabilisez les heures d'exposition médiatique des candidats, c'est édifiant.
Mais ce serait faire fausse route que de s'imaginer que la déception de certains peut s'y résoudre.
Le mal est plus profond.
Vous pensiez avoir touché le fond...
... Raté, ils creusent !

Alors la prochaine fois, qui sait ?

Le socle sur lequel Jean-Luc Mélenchon a construit le résultat de la "France insoumise" restera l'événement politique de cette élection.
L'effacement des deux grands partis qui se disent "de gouvernement", pourris par les turpitudes de leur caste dirigeante, et rompus à la confusion des genres loin de leurs bases idéologiques oubliées (la droite avec l'indépendance exigeante de De Gaulle... les socialistes avec des fondamentaux progressistes si régulièrement trahis...) dans la recherche de forces nouvelles sur leur droite (les socialistes avec le centre... et la droite en flirtant avec l'extrême droite de Sens Commun par exemple...).

Ce que confirme ce résultat c'est bien le glissement à droite accentué dans le quinquennat Hollande et dont Macron fut l'emblème gouvernemental.
Cette évolution pilotée par la tête de l'ex-parti socialiste autant que par celle de l'ex-UMP ne peut que renforcer l'extrême droite en lui livrant de nouveaux contingents de désenchantés.
Ils ont fabriqué l’épouvantail lepéniste et depuis maintenant un demi-siècle le refrain est le même : il faut "faire barrage..." Inconscients qu'ils sont qu'on n'élève pas des digues avec les sables mouvants de tous les renoncements qui ont englouti les espoirs de progrès social d'une société en charpie.
Les apprentis sorciers ne sont plus maître de leur marionnette d'épouvantail ; elle a pris son  indépendance et se retourne contre ses initiateurs tout comme les talibans enfantés par la CIA en Afghanistan ont pu devenir un danger face aux USA...

La position de Jean Luc Mélenchon dans le tumulte de la soirée électorale d'hier est heureusement la plus responsable et la plus digne, fidèle à la trame de la campagne et respectueux du vote de celles et ceux qui forment désormais la gauche. C'est la seule force d'opposition structurée et idéologiquement fondée face à l'auberge espagnole de Macron qui accueille depuis hier soir tout ce qui espère échapper aux poubelles de l'histoire en passant par la case recyclage qu'il leur propose.

Au final, le quinquennat Hollande aura permis de rattraper l'empêchement de Strauss Kahn en construisant la solution Macron pour assurer la survie du capitalisme au pouvoir en France sous les trait d'un social libéralisme qui ne va pas tarder à dévoiler la recette de son pâté d'alouette, une pincée de social dans la marmite libérale.

Face à cela il fallait consolider les fondations d'un espace de reconquête de l'opinion et de reconstruction d'une vraie gauche... Le score de Mélenchon l'établit.

Quant aux communistes, il va falloir qu'ils rompent avec une pratique mortifère de chien crevé au fil de l'eau hésitant dans la débâcle d'une gauche dont les soit-disant capitaines (élus de tout poil) avaient oublié qu'ils n'avaient pas la carrure pour naviguer sans équipage en se dorant la pillule sur le pont.

Mélenchon n'est pas communiste aujourd'hui... Mitterrand ne l'était pas non plus quand le PC n'avait pas posé de candidature face à lui...

L'élection législative qui se profile ne sera certainement pas le plus beau chantier de la clarification nécessaire aujourd'hui. Comme en vélo, pour ne pas mordre la poussière du chemin, il va falloir regarder loin devant, en sachant où on va... et s'y tenir !

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