dimanche 30 avril 2017

Ca va bien en le disant.


Avec Jean-Luc Mélenchon, on ne parle pas pour ne rien dire.

Il n'a pas manqué de clarté dans ses réponses comme dans son analyse de la situation.


  • Ne pas confondre les deux échéances électorales...
  • Respecter des appréciations différentes sur la réponse à apporter au choix du second tour mais qui portent TOUTES le même REFUS IMPERATIF du vote Le Pen...
  • Bien caractériser  l'enjeu des législatives avec la formation d'une opposition majoritaire au projet libéral de Macron en faisant fructifier le score du premier tour des présidentielles et en fédérant toutes les forces résistantes à la dérive droitière amplifiée sous le quinquennat Hollande, en particulier avec le ministère Macron...
La difficulté et l'embarras de beaucoup d'électeurs de gauche s'explique aisément en observant le choix qui leur est offert.

Que préférer de la cause ou de ses effets ?
Impossible de trancher tel dilemme puisque l'un ne va pas sans l'autre.

Et, dans le ticket Macron / Le Pen, il n'est pas très difficile de lire dans les projets dits "progressistes" de Macron toutes les recettes libérales chérie des patrons et des financiers qui vont précipiter dans les bras de l'extrême droite les punis du libéralisme qui ont déjà fait l'expérience depuis des années et des années, ou dans le moins pire des cas dans l'abstention.
C'est d'ailleurs la réflexion de celles et ceux qui s'interrogent sur le risque de victoire du FN en venant sur le choix du vote Macron "pour faire barrage"... Ceux-là assortissent souvent leur réflexion d'une projection plus inquiétante encore à l'échéance de 2022.

En prenant un peu de hauteur, le véritable enjeu se dessine bien dans l'échéance législative dont la nature a été complètement pervertie par l'inversion du calendrier de 2002 sous Jospin. Aujourd'hui les partisans de Macron envisagent les législatives comme la confirmation naturelle des présidentielle, confondant des pouvoirs que la constitution sépare bien heureusement, le législatif et l'exécutif. Le président préside et son gouvernement gouverne à l'exécution de la loi... Et le législateur légifère !
Certes depuis des années et avec la présidentialisation qui s'est accélérée -cf. des godillots du grand Charles- les députés se laissent souvent dicter la loi par l'exécutif (quand ce n'est pas par les lobbys qui rôdent autour), mais la constitution n'en fait pas la chambre d'enregistrement des lubies gouvernementales...

Les choses ne vont pas d'elles-mêmes dans la simplicité et la multiplicité des candidatures qui signe plus d'appétits particuliers que d'intentions rassembleuses restera un obstacle majeur pour donner au mouvement populaire l'ampleur dont il a besoin pour peser dans la bataille. Au soir du premier tour il en est qui se sont hasardé à faire l'addition des suffrages de Hamon, de Poutou et Artaud aux quasi 20% de Mélenchon pour bâtir l'hypothèse d'un score de premier plan ouvrant la perspective d'un second tour victorieux... 
Las, la rigueur d'une opération arithmétique n'est guère à sa place ici. Et on pourrait ajouter quelques SI pour mieux en saisir la difficulté.

Si le Parti Communiste avait su résister à l'entreprise de démolition du Parti Socialiste, peut-être aurait-il pu accueillir en son sein  pour renforcer le pôle contestant la dérive libérale -en s'en enrichissant-, celles et ceux qui ont dû quitter le bateau comme Chevènement, quitter le pédalo comme Mélenchon, quitter le radeau de la Méduse comme...
Encore eut-il fallu qu'il ne se désagrège pas lui même en de multiples petites filiales dissidentes qui en parachèvent l’anéantissement. Robert Hue ne restera-t-il pas comme le triste emblème d'une organisation mise à mal par des siens qui font passer leur carrière d'élu bien avant l'intérêt de l'organisation et des intérêts qu'ils seraient sensés défendre ?

Des comportements individualistes et clientélistes font encore  obstacle  au rassemblement nécessaire ; mais la conscience collective peut aussi grandir et former quelques exigences qui imposent une vision nouvelle. Plus que la conscience des dangers brandis par les épouvantails, c'est la conscience des possibles qui peut utilement l'emporter.

Alors, il n'y a rien d'incongru à penser que, si les français prennent la mesure des dangers du projet Macron dans ce qu'il perpétue les pires dérives libérales du quinquennat Hollande pour les aggraver avec la bénédiction de ses ralliés du centre et de la droite, alors peut se dessiner une majorité parlementaire porteuse des justes revendications populaires.

Le changement reste à portée de main, demain, en commençant par dégager le front national pour ensuite s'opposer vigoureusement au libéralisme en coups de menton.

Et la clé incontournable restera toujours la mobilisation populaire, dans les urnes déjà, mais aussi et surtout dans les les luttes, des plus locales aux plus générales... 

Salaires, éducation, santé, retraites, services publics et développement culturel, respect de la nature & DES HOMMES... les chantiers ne manquent pas !

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