jeudi 30 avril 2015

L'aveu

Au hasard d'une conversation avec un journaliste à propos du Conseil de Défense qui devait accoucher hier d'une prime de près de quatre milliards à la guerre, un ex militaire rebaptisé expert pour l'occasion, répondait au journaliste qui l'interrogeait que la différence en matière de coût de fonctionnement entre l'armée de métier d'aujourd'hui et l'armée de conscrits d'hier n'était pas significative. Moins de soldats payés plus chers remplacent beaucoup plus payés très bon marché...
Il s'empressait malgré tout de répondre à une question qui n'était pas posée en spécifiant que la différence fondamentale entre ces deux armées portait sur l'usage qu'on en fait ; à savoir qu'il serait bien impossible au gouvernement de projeter des forces militaires sur tous les théâtres d'opération où la France est active aujourd'hui avec une armée de conscrits...

Et il faudrait considérer aujourd'hui que l'armée fait la guerre pour la paix...

Depuis la fin des guerres coloniales les grandes puissances concurrentes sur le marché de la domination du monde n'ont eu de cesse de créer les foyers de guerre en instrumentalisant des forces locales rebelles à l'adversaire pour justifier un interventionnisme militaire permanent. 
L'aventure de l'Afghanistan en témoigne avec des Talibans d'abord mis en place par les américains contre les soviétiques avant qu'ils ne deviennent diables des occidentaux avec l'épisode Ben Laden en mobylette...
Plus récemment l'intervention en Libye déstabilisant tout le cœur de l'Afrique au prétexte d'éliminer un dictateur tombé en disgrâce se solde par un chaos qui met les pauvres bougres à la mer et l'armée française en patrouille de surveillant général aussi permanent qu'impuissant dans l'espace sahélien.
Mali, Sud Soudan, Centrafrique, RD Congo, Somalie, Syrie... Quels ressorts pour tant de guerres ? 
Tunisie, Libye, Egypte, Nigéria, Cameroun, Kenya, Yemen, Irak, tant de territoires sont aux prises avec le terrorisme...Quels ressorts pour tant de violence ?
Curieusement si on fait aujourd'hui la carte des "zones de tensions" dans lesquelles la guerre ne s'est pas encore installée, mais où elle couve dangereusement au chaud des appétits impérialistes des uns ou des autres, on trace une limite couvrant toute la bordure occidentale de l'ex-URSS pour descendre ensuite par le sous-continent Indien aux limites de la Chine et jusque dans les archipels Indonésiens.
Curieusement aussi, le continent américain est relativement indemne de foyers de guerre ou de tensions extrêmes...
Curieusement les rois du pétrole des "Monarchies du Golfe" soutiennent les djihadistes... et le Paris-Saint-Germain 
Sans oublier un Moyen-Orient où la tension entretenue autour d’Israël et des difficultés opposées aux palestiniens pour s'établir en Etat indépendant livre peut-être quelques pistes d'explication.
Chebab, Boko ARam, Daesh, Al Qaida, GSPC ou GIA,Al Aqsa, Gama'a al-Islamiyya... L'Europe en recense une trentaine d'organisations terroristes actives aujourd'hui et les Etats-Unis en listent plus de cent en dehors de leur territoire.
Partout, les abominations terroristes affichent leurs ambitions de domination par la force de terres et de peuples sur la base de ségrégations ethniques et religieuses et sur fond de corruption et d'extrême pauvreté.
Un Yalta de l'ombre semble avoir été scellé entre Etats-Unis et Europe (France pour l'essentiel) qui laisserait aux américains la surveillance de la zone asiatique et aux européens l'Afrique et le moyen-Orient...
La paix ne serait-elle qu'à l'horizon des guerres, chaque jour repoussé dans un ailleurs plus lointain qu'hier ?

Depuis tant d'années d'interventions sur tous les continents les "grandes puissances" ne devraient-elles pas constater aujourd'hui la vanité de leurs ambitions impérialistes d'apprentis sorciers instrumentalisant des supplétifs qui ne manquent jamais de se métamorphoser en dangereux terroristes. Partout où les guerres passent, elles laissent un paysage de dévastation économique, sociale et politique déclenchant de véritables catastrophes humanitaires sur lesquelles les grands du monde vont verser quelques larmes de crocodiles... Elles laissent aussi le champ libre à ceux qui profitent du chaos et des armes laissées en héritage pour régler le sort de leurs opposants à bon compte.

Dans tous les cas les victimes restent systématiquement les mêmes, les peuples décimés par la guerre qui ajoute ses affres à une misère économique bien entretenue pour que les affairistes exploitent tout ce qui peut l'être.
La politique de la canonnière ne propage-t-elle pas les tristes remugles du colonialisme ?
C'est aussi cela que permet l'armée de métier des mercenaires d'Etat.

Quand donc les peuples du monde uniront-ils leurs voix pour imposer qu'on leur foute la PAIX ?

Au moment où nous célébrons le 70ème anniversaire de la victoire sur le nazisme et le fascisme, la libération des camps de la mort, le valeureux combat de la Résistance en France et ailleurs, n'est-il pas temps de rompre avec le choix des armes et de forcer la paix ?

Les fabuleux contrats de vente des "rafales" à l'Inde ou à l'Egypte ne sont-ils pas de bien tristes mirages ? Est-ce bien d'armes dont ces peuples ont le besoin le plus impérieux ?

Il est vrai qu'une France qui s’enorgueillit des exploits d'un "sportif" touchant non-stop deux euros à la seconde 7/7 - 24/24... venant aussi bien des rois du pétrole que des abonnés du Parc des Princes ou des publicités facturées au consommateur inconnu... aura peut-être des peines à sortir d'une addiction aux licenciements et à la Française des jeux pour penser éducation, travail, culture, sport et loisirs, partage et société, justice et... VIE, tout simplement. 

... Pas si difficile à concevoir pourtant, la devise de la République Française en affiche trois pierres angulaires encore assez solides plus de deux siècles après la Révolution à refaire !




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