samedi 9 mai 2015

Quand les mots ont un sens

Depuis quelques jours la ritournelle de l'armistice revient en boucle sur les ondes... à propos du 8 mai.
Quel échec manifeste de l'enseignement de l'histoire chez tous ces porte-voix de médias toc peu regardant avec le respect de la vérité historique et de la mémoire des combattants d'alors.!
Quel travestissement de l'histoire, et de la gloire douloureuse de la victoire sur le nazisme et le fascisme au printemps 1945 !
Les 7 et 8 1945 c'est de capitulation de l'Allemagne nazie qu'il s'agit. La première capitulation est signée à Reims à 2 h 41 le 7 mai 1945, la seconde à Berlin à 23 h 1 le 8 mai 1945 à l'heure de Berlin (avec le décalage horaire, c'est déjà le 9 mai à Moscou, ce qui explique la date de la commémoration russe fixée au 9 mai).
La victoire des forces alliées occidentales et soviétiques associées aux mouvements de Résistance est scellée dans "l'acte de reddition militaire" signé par le général Jodl le 7 mai à Reims et par le général Keitel le 8 mai à Berlin.
De la même façon ce sont des actes de capitulation que le japon signera le 2 septembre 1945 sur le pont du Missouri avec tous les représentants des autres forces belligérantes.
Certains peuvent ne voir dans cet usage approximatif du vocabulaire qu'une banale erreur de langage. Ce serait contribuer à la banalisation d'un escamotage du sens des combats de la libération après ceux de la Résistance.
La victoire sur la barbarie nazie dont le crime abominable continue d'alimenter quelques nostalgies n'est pas la victoire ordinaire d'une manche d'un affrontement qui perdure.
Le premier devoir d'humanité serait de la déclarer définitive : reddition, capitulation, le vaincu s'avoue vaincu, rien à voir avec l'accord partagé de la fin du conflit dans un armistice qui n'est pas la paix pour autant.
Si les mots ont un sens, c'est bien l'usage qui leur doit le respect.

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