vendredi 20 février 2015

Attali ou Attila

Ne cherchez pas plus la gauche dans le discours de Jacques Attali que du journalisme politique sur cette chaîne...
Mais au moins une idée ressort pour exciter la prétention du vieux beau habitué des salons mondains et des plateaux télé, la nécessité d'un programme politique pour fonder le débat attaché à un processus électoral.

Attali veut pondre un programme pour les prochaines échéances présidentielles...

S'il se dépêchait, peut-être pourrait-il en sortir un pour les élections départementales... et avec lui pas de souci, le modèle pourrait servir aussi bien à droite qu'à gôche avec une petite promesse de mise en concession autoroutière de routes nationales.

Sa constatation est frappée au coin du bon sens, les affrontements électoraux ne se font plus depuis des années que sur les personnes, hors de tout engagement programmatique, et donc sans aucun espoir de changement dès lors que l'important n'est plus que "d'être en place" ; pour y faire quoi ? C'est accessoire, et rien même devra suffire à satisfaire une petite cour de supporters dont la seule ambition d'être "du côté du manche" les fait profiter de quelques éclaboussures de gloire éphémère.
La fin d'une époque n'est pas nécessairement le début d'une autre en matière de progrès social et de satisfaction politique de l'intérêt du plus grand nombre. Toutes les "fin de règne" ont été marquées par la dégradation des comportements et la dissolution des valeurs partagées pour faire société. Nous y sommes aujourd'hui, à droite, comme à gauche, avec une perte de repères d'autant plus dramatique dans ses effets qu'elle potentialise les conséquences d'une accumulation de renoncements et de reculades sans précédent.

Aujourd'hui on s'inquiète de la difficulté des hôpitaux à faire face aux urgences ordinaires d'un épisode grippal pour l'hiver, de la même façon qu'en été ce sera pour autre chose... et on fait briller le nom d'une ministre qui déclenche un plan machin ! Sans qu'à aucun moment on pointe la responsabilité de celles et ceux qui ont fermé les lits d'hôpitaux par milliers depuis des années pour faire de soit-disantes économies ! Du moins d'Etat, moins de fonctionnaires agents hospitaliers, ça mène à ça ! La présence d'élus dans les structures de gestion ou de régulation du système de santé sert-elle à quelque chose ?
Idem en matière de communication et d'entretien des routes : le beau slogan culpabilisant des usagers de la tous coupables des résultats sanglants de l'insécurité routière fait l'impasse sur un entretien calamiteux du réseau, sur les marquages au sol  d'avant hier... la même maladie que sur le réseau ferré !

La boucle est boucles : à défaut de programmes, et donc d'engagements, les électeurs sont invités à voter en se prononçant tout au mieux sur un profil de "personnalités politiques" si peu "politiques" là où elles prospèrent que la différence gauche-droite s'est évanouie pour que seule la loi du marché soit imposée.

On voudrait faire la promotion de l'abstention qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Et c'est sur ce terreau de l'apolitique que peut briller aujourd'hui Attali comme Nicolas Hulot, un autre guignol de l'écologie, l'avait fait il y a quelques années en invitant les prétendants au trône à son casting verdoyant.

L'apolitique ou la politique, viendra bientôt le temps du choix nécessaire. Et ce n'est pas la perspective ATTALI qui ouvrira la voie, tout au plus servira-t-elle aux vétérans de la gloire social libérale pour atteindre la ligne d'horizon de leurs reniements.

C'est d'une autre République dont le(s) peuple(s) a(ont) besoin, et pas simplement d'un changement accommodant les restes avec les mêmes, une bonne REVOLUTION.

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