Le D-Day c'est d'abord le Jour J-336.
Le ton des commémorations du débarquement de Normandie m'a écarté des écrans et des ondes. Parades militaires en fanfares devant un florilège du gratin mondial, engins de guerre ressortis des garages nostalgiques avec les uniformes assortis... Interview de circonstance de vétérans médaillés... c'est bien la guerre qui est célébrée ici. Qu'en est-il de la dimension libératrice de ces combats si ce qui s'est passé bien avant à Stalingrad n'est pas évoqué... si la nature de l'occupation, du nazisme et du fascisme, de la collaboration pétainiste n'est pas caractérisée... si la Résistance et l'unification de ses mouvements n'a pas sa place...
Les médias et les autorités ont été bien discrets le 27 mai dernier pour la première célébration officielle de "la journée de la Résistance"...
Faudrait-il en conclure que l'objectif premier n'est pas d'éduquer le peuple de France en réduisant son histoire à quelques vignettes de bandes dessinées d'où surgirait le fracas des armes pour faire taire l'intelligence et la conscience politique de la Résistance.
La paix sera toujours difficile à préserver tant que la violence de la guerre sera fatalement banalisée hors de son temps, entre l'oubli instrumentalisé de ses causes et celui de ses conséquences.
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