mercredi 30 mars 2011

la théorie des lambeaux

Nombreux sont ceux qui glosent aujourd'hui sur la situation chaotique du parti présidentiel (Une Mésentente Parfaite). Et de se répandre sur les différents entre Coppé et Fillon, Sarkosy et tout son clan...
Que n'a-t-on pas entendu aussi de la mésentente cordiale des socialistes, Martine, Ségolène, Dominique, François, Laurent et les autres... Un fagot d'épines bien plus qu'un bouquet de roses !
Avez-vous bien saisi la cacophonie centriste, Borloo au pipeau, Bayrou au biniou et Morin chagrin ?
Les médias très appliqués à la promotion médiatique de Marine en oublient les tendances qui se disputent le radicalisme identitaire vert de gris qui aurait fait les beaux jours de la milice de Pétain et Laval en leur temps. Leurs exactions en marge des grandes manifestations qu'ils polluent et les profanations de cimetières juifs ou musulmans révulsent les consciences républicaines.
A droite comme à gauche l'éloge de la diversité est enfin récompensé dans un concert à mille voix...
... mais sans chef de choeur !
Si l'ennui naquit un jour de l'uniformité, nous devrions être préservés pour longtemps de la morosité !
Les communistes seraient-ils épargnés par cette épidémie de différenciation ?

à l'évidence non !
Les tendances, fractions et morceaux ne se comptent plus, dedans ou dehors, encore dedans ou dèjà dehors, que reste-t-il à l'organisation ?  Le concept de "parti" aurait-t-il tant vécu qu'il mérite d'être euthanasié aujourd'hui ? La promotion immodérée de l'individualisme et la méfiance vis-à-vis des organisations et des élites ajoute beaucoup au désordre dans lequel il est malaisé de servir un intérêt collectif.
Le constat manque peut-être de finesse et de discernement, mais, force est de constater que depuis quelques années la démocratie française s'est affranchie du modèle républicain qui faisait des partis les acteurs majeurs du débat démocratique avec une reconnaissance institutionnelle. Désormais les partis politiques sont au plus les instruments des élus en place comme des candidats qui les mettent à leur main pour affronter l'échéance électorale (Sarkozy et l'UMP ou primaires socialistes, sans compter les "je t'aime, moi non plus du Front de Gauche avec Mélenchon)). Là est l'origine de cette grande diversification produisant autant de courants qu'il faut de cours particulières ou les réduisant tous au service du seul maître.
A partir de là c'est bien le débat démocratique qui est en cause, la démocratie même qui s'évapore.
Preuve en est la frénésie de celles et ceux qui sentent leur légitimité troublée à inventer des dispositifs affublant la démocratie de quelques adjectifs, participative, active ou citoyenne...
Le débat politique sans les partis qui en structurent les orientations idéologiques ne peut déboucher que sur une foire d'ego. Il est grand temps de retrouver des structures unitaires, rassembleuses et mobilisatrices sur des idées plus utilement que dans les petites écuries électorales où chacun joue le flatteur intéressé comme au plus beau temps du coucher du roi.
Toute ressemblance avec une situation d'actualité au Japon ou en Libye ne saurait-être que fortuite, bien entendu. Même si là-bas aussi la vie part en lambeaux.

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