mercredi 2 mars 2011

5%

Un p'tit rien, c' n'est pas grand chose. Mais deux dois rien, c'est déjà que'que chose ! Et, curieusement, trois fois rien, c'est quasiment moins !
Les quantités n'ont de valeur que relative, ça va de soi ; à moins que la qualité leur donne une valeur en soi...
3 milliards d'euros, trois mi-lliards d'eu-ros...
Ça vous parait énorme, ça fait beaucoup; pensez donc, de l'ordre de 20 milliards de francs, et pour être plus ringard encore, deux millions de millions d'anciens francs...
Tous ces sous, c'est l'évaluation actuelle du "marché du soutien scolaire" !!!

Et sur un budget de l'éducation nationale de 60 milliards, ça représente quand même cinq pour cent ! ce n'est pas de la marge indistincte.
Le tour de passe passe est simple : il suffit que l'état dégrade suffisamment le système scolaire pour inquiéter les classes moyennes sur lesquelles il reste un peu d'argent à racler pour tendre la sébille des "marchands de réussite" .
L'argent va passer des tirelires des familles auxquelles il en reste aux fouilles capitalistes sans passer par la case impôts, et donc sans alimenter le bien public.
5%, c'est énorme, indécent, insupportable... tant qu'on le supportera les couleuvres n'auront jamais la queue assez longue, et le sens des choses sera sous les semelles des électeurs qui votent avec leurs pieds.
Sans compter que le rendement de cet "investissement" calamiteux n'est en rien garanti et que pour le pouvoir ce n'est une bouffée d'oxygène pour gonfler le porte monnaie de quelques étudiants en souffrance.
Parce qu'au bout du compte ce n'est qu'un petit arrangement entre pauvres, une forme de coopérative de services. Cesux qui ont les moyens sont ailleurs, ils sont vivants il bronzent ailleurs.
NON, l'EDUCATION N'EST PAS UNE MARCHANDISE !
NON, LA REUSSITE SCOLAIRE NE S'ACHETE NI SE VEND !
OUI, LA JEUNESSE DE NOTRE PAYS MERITE PLUS DE RESPECT QUE LE POUVOIR LUI EN ACCORDE. !
OUI, IL EST URGENT DE REDIRE ET REDIRE QU'EN MATIERE D'EDUCATION? L'ARGENT PUBLIC DOIT ALLER A L'ECOLE PUBLIQUE !
Tout au contraire, la politique sarkoziste éclate l'école dans un dispositif à trois vitesses au moins. Au plus bas de l'échelle les classes les plus pauvres qui bien souvent gardent un souvenir douloureux de leur scolarité ne bénéficient même plus pour leurs enfants du minimum vital en matière de service éducatif. Au centre de l'échiquier social, les classes moyennes sont rongées par la peur de l'échec et mettent un espoir démesuré dans l'école délabrée que l'état leur propos. Ils mettent aussi une grosse pression sur leur progéniture pour qu'elle échappe au désastre social d'un ascenseur qui ne fonctionne qu'à la descente en les gavant d'un complément illusoire aux carences organisées de l'école de la République. En haut de l'échelle, complètement déconnectée de la vraie vie des dizaines de millions de français "ordinaires", la classe privilégiée continue de se reproduire sur les bancs des écoles de commerces pour les moins chanceux, dans les grandes écoles pour celles et ceux qui aspirent à péreniser le pouvoir gardien attentif de leur intérêts.
Si une seule page de l'histoire de France devait leur être enseignée aujourd'hui, peut-être faudrait-il leur rappeler la "Nuit du 4 août" qui vit jadis prononcer l'abolition des privilèges dans une révolution fondatrice de notre République.
Au moment où les peuples de la bordure méditerranéenne secoue le joug pour se construire un avenir de liberté et de démocratie, toutes les oligarchies capitalistes devraient y réfléchir.
Quand des tyrans affameurs de leurs peuples tombent, n'est-il pas temps de faire vaciller la tyrannie de l'argent et des politiques qui méprisent l'éducation ? La faim de savoir mérite aussi sa révolution.
... et c'est si simple à comprendre et facile à faire, dès demain, et si possible dès aujourd'hui.

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