samedi 5 mars 2011

La bourse ou la vie ?

Chaque jour vous n'échappez pas plus aux cours de la bourse qu'au bulletin météo.
Jadis, à la fin du siècle dernier, il y a une vingtaine d'années, le Palais Brongniart avec sa compagnie des agents de change avait un petit air public, institution nationale... Depuis les choses ont bien changé. La bourse est devenue réseau de systèmes informatiques, une entreprise privée engagée dans la course au gigantisme.
Et là, curieusement la situation de monopole de cette société privée ne dérange personne.
Ce n'est pas comme la Poste, EDF, les télécom, GDF ou la SNCF, direz-vous, dont les monopoles ont été tant décriés comme autant d'entraves au "modernisme" qui fait passer de l'usager au client.
La société des bourses françaises donc, monopole privé des transactions financières s'est acoquinée avec celle de Bruxelles et d'Amsterdam pour devenir une société de droit hollandais ! Puis elle absorbe celle de Lisbonne et une partie du marché de Londres... Avalée par la bourse de New York pour échapper à l'appétit de la bourse allemande en 2007, l'ex bourse de Paris, micro particule de la galaxie NYSE-Euronext va fusionner avec la bourse allemande pendant que celle de Londres fusionne avec celle de Toronto... En marge de ces monstres des marchés parallèles, véritables bourses occultes manipulent des fortunes considérables (dettes d'états, actions de sociétés, produits financiers dérivés...) dans la plus grande discrétion, à l'abri des regards indiscrets
Ces montages financiers monstrueux sont pourtant les acteurs majeurs des misères du monde. C'est sur ces marchés que la spéculation financière respire les profits à pleins poumons.
C'est là que se joue l'avenir de la planète quand les marchés des matières premières, des produits agricoles par exemple, conduisent des régions du monde à abandonner les cultures vivrières au profit de productions marchandes. C'est aussi là que se conduisent les grandes migrations des affaires qui font les délocalisations d'entreprises...
Alors, à quoi peut bien servir le G8, le G20 et autres OMC, FMI, avec l'OTAN en père fouettard ? A "réguler", comme ils disent, les uns servant de caution politique, les autres de couverture financière, c'est entre copains et coquins du capital que le sort des milliards d'habitants de la planète se joue; et ce jeu dans des transactions qui se font à la vitesse des connexions électroniques précipite les peuples dans la misère et le désarroi pour le plus grand bénéfice de quelques grandes fortunes.
Si le SMIC plafonne à 9 euros de l'heure, les grands patrons se font des fortunes qui se mesurent en centaines de milliers d'années de SMIC.
Le chômage touche plus de 23 millions de travailleur de l'union européenne, la France à elle seule en compte 4 millions.
Quand le pouvoir d'achat des salaires et des pensions de retraite stagne ou baisse depuis des années, les revenus financiers explosent, complètement déconnectes de la vraie vie (exemple de Euro Disney  qui voit son action grimper de 130% quand son chiffre d'affaire augmente de 5,6%).
Quand on veut nous faire pleurer sur le sort des banques malheureuses de la crise, on devrait éviter d'afficher 7,84 milliards de profits pour la BNP Paribas (en hausse de 34%, 3,92 milliards pour la Société Générale (en hausse de 478% !), 3,6 milliards pour Banque populaire Caisse d'Epargne, 1,3 milliard pour le Crédit Agricole... Elles vont rembourser l'aide d'une centaine de milliards de l'Etat qui prétend avoir gagné trois milliards dans l'affaire quand il en a perdu presque 6 !
Les prix flambent à la pompe, comme les dividendes chez les actionnaires de Total : 10,6 milliards de profits en 2010.
Le luxe ne connait pas la crise, LVMH fait plus d'un milliard de profits dans le premier semestre de 2010, en hausse de 53%... Hermès voit ses profits augmenter de 44% en 2010 avec un chiffre d'affaires en hausse de 25 %.


La bourse ou la vie, il va bien falloir choisir un jour !

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