mercredi 30 mars 2011

Et après...

L’élection cantonale de 2011 restera marquée par la poursuite de la désaffection citoyenne avec un taux d’abstention très important. Quand bien même localement le phénomène est amorti par une tradition de participation importante, elle recule de 10 points par rapport aux deux précédents scrutins. A près de 65 % le taux de participation est supérieur d'une vingtaine de points à la moyenne nationale ; c’est un témoignage de la résistance citoyenne de notre secteur rural.
Dans ce contexte trois constatations globales au vu des résultats s’imposent.


1.       La réélection dès le premier tour de la candidate présentée sous la bannière du Front de Gauche témoigne d’une mobilisation importante contre la politique dévastatrice de la droite au niveau national bien ressentie localement, et du maintien du potentiel préservé de l’électorat communiste. La « prime au sortant » et le ralliement de quelques électeurs socialistes peu enthousiasmés par la candidature de leur camp ont vraisemblablement contribué à ce bon résultat.
2.       Le score très faible du candidat socialiste tient à la fois à sa candidature en elle-même ; inconnu sur le canton, le candidat socialiste s’est contenté d’une campagne à la fois très légère et peu argumentée. Il a sans doute aussi souffert d’un engagement trouble du PS au niveau départemental qui visait au moins autant à prendre le dessus sur le PC qu’à consolider la majorité de gauche du Conseil Général. En perdant plus des deux tiers des électeurs du premier tour de 2004 sur ce canton, le PS est  à un niveau d’étiage et il est heureux que l’élection se soit jouée au premier tour, car ce peu de réserve à gauche n’est certainement pas la part de l’électorat socialiste la plus facile à rallier sur une candidature de rassemblement communiste. On peut aussi faire l’hypothèse que l’électorat socialiste partisan d’une candidature d’union à gauche a pu faire le choix du vote « utile » au premier tour en portant ses suffrages sur la candidate sortante.
3.       A droite, la tentative revancharde de l’ex-député lui a valu un revers particulièrement cinglant. Il avait accumulé quelques éléments facilitateurs d’échec, tout en tentant de se préserver du plus grand risque : la sanction anti Sarkozy. En se présentant « sans étiquette » il a tenté de donner le change et de se démarquer de la droite gouvernementale et même de sa faction départementale dite de « l’union Républicaine ». Les électeurs n’ont pas été dupes de cette mascarade et le candidat de droite a dû souffrir de l’image détestable de la majorité UMP dont les coups frappent à tous les étages de la société pour satisfaire l’appétit d’une élite privilégiée de la fortune. Sa hargne revancharde et une approche de la politique peu respectueuse de ceux qui contestent ses orientations ont fait le reste, elles ont complètement ruiné les effets de sa dénonciation des faiblesses ou des erreurs de ses adversaires. La droite s’effondre et l’absence de candidat d’extrême droite ne  comble en rien la perte d’influence qui  ramène en l’espace d’une dizaine d’années l’influence de la droite du tiers au quart des inscrits sur le canton. Cette défaite scelle-t-elle pour autant la fin de ses ambitions politiques ? Cette hypothèse est assez peu probable ; l’inconsistance de toute opposition parmi les élus à la communauté de commune qu’il dirige lui laisse un terrain de jeu politique qu’il occupe sans partage. Par ailleurs la droite locale n’est pas particulièrement riche de prétendants à la succession de l’ex député « apparenté UMP », et sa déroute des cantonales est peu propice à l’émergence de vocations nouvelles dans son camp !
Et après ?

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