dimanche 14 février 2016

adieu l'ami

C'est un peu un ami de la famille qui s'en va. Quand le courrier arrive chez les abonnés de toujours, le souvenir revient des générations précédentes et des vieux papiers conservés ça et là, avec le Travailleur de la Terre et le Réveil Paysan qui accompagnèrent le labour aux boeufs et aux chevaux, les fêtes rudes des batteuses et les veillées d'hiver quand on allait voir les bêtes avant de casser la croûte tard dans la nuit...
Les héritiers du syndicalisme de la première heure au temps des métayers et d'Emile Guillaumin en avaient fait le Bourbonnais rural oubliant les "petits gris Ferguson" ou les "201" de la Société Française de Vierzon pour couvrir les nouvelles campagnes bourbonnaises gagnées par la "modernité" d'une agriculture qui tuait la paysannerie... Et le Bourbonnais Rural meurt avec elle, un peu comme si l'expression paysanne n'avait plus sa place en bourbonnais.
Certes les efforts de beaucoup ont fini pat payer et porter les fruits funestes de la disparition. Infoutus de seulement bien faire leur travail d'aucuns se sont efforcé de miner le syndicalisme de la lutte paysanne de l'intérieur avant d'en sortir juste à temps pour briller dans la concurrence. Et comme la dernière adresse du BR le souligne, nombre d'appel sont restés sans réponse, un peu comme s'il y avait urgence à en finir sans tarder avec cette anomalie anachronique des "nouvelles ruralités".
C'est fait.
Le journal disparait, mais que toutes celles et tous ceux qui chantent l'oraison funèbre ou versent les larmes de crocodiles complices s'inquiètent ; derrière l'affaiblissement d'organisations de lutte l'esprit de résistance persiste et ne manquera de secouer les certitudes des petits soldats du capital dès qu'ils vont comprendre qu'ils seront, marionettes agricoles du monde de la finance, les prochaines victimes de la loi du fric.



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