11 mesures
pour que rien ne change ?
Quand notre capacité à vivre ensemble est mise à mal, il est
légitime de se tourner vers l’école. Elle est le premier espace où se construit
la culture commune d'une société. Oui, l’école doit transmettre les valeurs de
la République. Elle doit surtout les construire et les faire vivre, avec la
jeunesse du pays et sûrement pas contre elle. Elle le fait déjà, grâce aux
efforts de tous les acteurs de l’éducation. Mais l’école subit de plein fouet
les conséquences d’une politique d’austérité qui sélectionne, exclut, divise.
Croire qu’on peut répondre aux doutes et au malaise de notre
jeunesse, aux difficultés des enseignants et à la volonté de vivre ensemble
exprimée par des millions de Français le 11 janvier dernier par la mise en
place de cours d’éducation civique et morale relève d’une grande naïveté ou
d’une hypocrisie irresponsable.
Notre école est l’une des plus inégalitaires d’Europe. Trop
de jeunes sont laissés sur le bord du chemin, exclus de la réussite et de la
société. L’urgence est de construire
l’école de l’égalité. . La loi de refondation de l’école affirme que
« tous les élèves sont également capables d’apprendre ». Ce n’est pas un
empilement de mesures, pensées à la hâte et sans lien avec la refonte des
programmes en cours, qui construira l’école de la réussite de tous.
Ce qu’il faut c’est un
service public national de l'éducation pour rompre avec toutes les logiques
de territorialisation, une carte scolaire repensée, et non des mesures de
sectorisation des collèges, à la marge.
Ce qu’il faut c’est
développer les pré-recrutements et donner le temps aux jeunes enseignants
d’entrer dans le métier ; reconstruire une formation initiale des
enseignants inscrite dans un cadre national, qui articule valeurs, théorie et
pratiques dans tous les domaines ; relancer une formation continue actuellement
en voie de disparition pour redonner sens au métier d’enseignant. Et pas 1000
formateurs en éducation morale et civique… pour 800 000 enseignants.
Ce qu’il faut c’est
une école qui apprenne aux élèves à questionner les évidences et à réfléchir
ensemble, dans la solidarité et non la concurrence. C’est l’ensemble des
programmes qu’il faut refonder avec cette ambition. Ce n’est pas avec des cours
de morale et des sanctions que seront respectées les valeurs de la République
mais par une éducation qui crée du commun et donne des perspectives. .
L’éducation aux valeurs de la République ne peut se
satisfaire de discours. Ce qu’il faut,
c’est que les établissements scolaires deviennent des lieux de débats
démocratiques : donner des droits nouveaux aux lycéens, créer un statut de
représentant de parents. Le travail avec les familles ne peut pas se
résumer à leur imposer la signature d’une charte !
L’autorité des enseignants sera reconnue lorsqu’ils pourront
exercer leur métier dans de bonnes conditions. Les élèves trouveront leur place
dans la République lorsque celle-ci mettra en œuvre l’égalité de tous devant
l’appropriation des savoirs, donnera à chacun les moyens de maîtriser sa vie et
ses choix.
L’égalité des droits
est la condition du vivre ensemble. Pour l’école, pour la République, il est
urgent de rompre avec l’austérité et de développer l’ensemble des services
publics. Ne nous laissons pas imposer un projet de société qui nous conduit à
la catastrophe: toujours plus de concurrence, de divisions et de peurs. Il est
grand temps de refonder l’école, pour refonder la société !
Communiqué du Réseau école du PCF
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