Le printemps électoral va voir éclore pléthore de "sans étiquette" ou baptisé pudiquement "divers gauche" ou "divers droite" pour ceux qui sont un peu moins hypocrites.
La mode est au "sans étiquette". Se réclamer d'un parti politique deviendrait encombrant, mettrait dans l'embarras celles et ceux-là mêmes qui revendiquent le suffrage des électeurs !
Viendrait-il à l'idée de ces gens là de se saisir d'un produit sans étiquette en rayon au supermarché, au risque de se retrouver avec du poisson en attendant du poulet, du boudin noir plutôt que du blanc, des haricots verts plutôt que du thon albacore ?
Improbable ! et pourtant, celles et ceux qui se proclament "sans étiquette" dès lors qu'il faut séduire les électeurs votent-ils "sans étiquette" quand il s'agit d'élire un député ou un président, ou à fortiori un sénateur élu d'élus. Bien sûr que non et chacun connait bien généralement le penchant caché comme un secret de polichinelle.
Les explications les plus alambiquées sont vite épuisées pour peu qu'on gratte un peu ; et TOUT conduit à la disqualification des organisations politiques qui seraient considérées comme "enfermantes" pour des esprits qui se voudraient libres alors qu'ils n'ont tout simplement pas le courage de leurs opinions, qu'ils craignent de perdre les suffrages de celles et ceux qu'ils abusent en masquant leur étiquette.
Rien d'étonnant qu'on parle ici ou là de la démission de maires socialistes qui se représentent "sans étiquette" ou en "divers gauche", ils ont tout simplement la peur au ventre à l'idée de se voir sanctionner par les électeurs qui cultivent le désamour de Hollande.
Rien d'étonnant qu'on parle ici ou là de la frilosité de candidats de droite qui se présentent "sans étiquette" ou en "divers droite", ils ont tout simplement la peur au ventre à l'idée de se voir sanctionner par les électeurs qui ne goûte guère aux duel fratricide Copé-Fillon mal arbitré par les casseroles de Sarkosy.
Prendre parti, argumenter et débattre, c'est l'essence même de la République qui est en train de s'évaporer au courant d'air des ambitions personnelles.
Vous imaginez un Jaurès "sans étiquette" ?
"Vins de différents pays de la communauté", plutôt rouge ou plutôt blanc... mais quant à savoir s'il est en mesure d'accompagner la charcuterie, le fromage ou les grillades...
Mieux vaut quand même savoir à qui on a à faire, et ce n'est tout d'abord qu'une question de respect. Pour mériter celui des autres, encore faut-il se respecter soi-même, et ce n'est pas en affichant la peur de son ombre qu'on doit inspirer confiance.
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