Merci au dessinateur du Courrier des Retraités de la FGRFP...
Les médias peuvent parfois se plaindre d'être pris à parti à propos d'un traitement d'information manquant d'objectivité...
Les médias peuvent parfois se plaindre d'être pris à parti par les partisans de minorités qu'ils ignorent ou qu'ils maltraitent au seul souci de plaire à la majorité...
Les médias peuvent parfois se plaindre d'être boudés par la majorité qui ne se retrouverait pas dans une information gommée de toutes ses aspérités pour ne griffer personne...
Mais enfin, les médias, pour responsables qu'ils soient des contenus qu'ils véhiculent au travers des choix qu'ils font de leur sélection et de la mise en forme de leur présentation, devraient-ils ne pas voir ce qu'on leur donne à voir ?
La société et ses dysfonctionnements font les médias qui lui vont bien pour servir le développement de ces dysfonctionnements.
La vie privée des hommes et des femmes publiques serait-elle étalée en place publique si notre société ne permettait pas que Facebook fasse en un an plus d'un milliard et demi de profit en permettant à plus d'un milliard de terriens et de terriennes d'étaler la leur en long en large et en état d'âme, s'imaginant qu'ils vont faire "société" pour peu qu'on appelle le réseau "social".
Il n'est qu'à voir et le nombre et la nature des "amis" des personnes et des groupes pour comprendre que le "réseau social" est d'abord le support clivant d'une société à la dérive dans laquelle on encourage les deux penchants paradoxaux de la fréquentation de ses semblables et de l'approche de grands dont l'image serait susceptible d'éclairer les plus sombres. C'est la logique des "fans" dont on oublie parfois que l'origine raccourcie venait du fanatisme.
Au début du XXème siècle l'éclosion massive des titres de presse préfigurait à moindre échelle ce que l'Internet propose aujourd'hui. Les grands débats politiques s'y retrouvaient avec une vigueur qui faisait écho aux idées confortées et confrontées : et Zola pouvait écrire à la Une de l'Aurore un "J'accuse" qu'aucun temps n'effacera.
Le scandale de l'affaire Dreyfus n'est pas dans la même dimension que celui des fredaines de DSK outre atlantique, de Cahuzac en Suisse ou d'un ado prudent en scooter sortant casqué côté jardin...
N'y aurait-il pas d'affaire Dreyfus aujourd'hui ou de dissensions dans la famille nombreuse d'une gauche plus plurielle qu'à gauche, qu'on n'ait plus à parler que des avanies de petits grands ? La presse people en a fait son métier, mais elle contamine si largement le paysage médiatique qu'il devient difficile d'échapper aux rumeurs de caniveaux.
Le cercle vicieux de la désinformation est bien alimenté, avec un public qui se complaît dans le rôle de spectateur voyeur, dès lors que ses fournisseurs en concurrence s'arrachent la primeur de la rumeur pour leur Une de papier, de radio ou de télé...
Toute cette bouillie médiatique bien assaisonnée avec sa louche d'argent et sa poignée de sexe permet de laisser le peuple s'amuser dans la cour pendant que les grands travaillent à l'étage : refonte de la carte des cantons, des intercommunalités, des départements, des régions... réforme de l'impôt des sociétés pour concrétiser la "baisse des charges qui pèsent sur les entreprises"... réforme de la fiscalité des ménages pour plus de recettes dans l'ombre du prélèvement à la source, guerre par ici ou par là...
Le peuple s'amuse dans la cour, avec une petite dose de Française des jeux à tirer ou à gratter, de "réseau sociaux" pour dire que "J'aime", tout juste en passant par la cuisine pour se saisir d'une part de pizza à ingurgiter le nez collé à la fenêtre de "Plus belle la vie"... le peuple aura à peine entendu le murmure des décisions des grands qui jouaient au docteur avec la République à l'étage. Aie ! trop tard !
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