mercredi 25 avril 2012

Pas de deux

L'entre-deux tour ne semble pas hisser la campagne au niveau d'un débat d'idées, de projets confrontés, et de bilans discutés. L'amnésique de l'Elysée qui nous gouverne encore pour quelques jours s'escrime à fracasser son concurrent et tirant dans tous les sens, promettant plutôt deux dois qu'une de faire demain tout ce qu'il n'a jamais encore eu la moindre intention de faire... sauf peut-être quand il s'agit de flatter les électeurs de Marine dans le sens du poil.
Sarkopen est en campagne.
Mais Sarko peine à masquer sa hantise de défaite face à tant de caciques de l'UMP, chiraquiens en tête, qui se projettent déjà dans un après perdu et qui ferait imploser la machine sarkoziste.
C'est certainement la stratégie du Front National qui se devrait de faire échouer le président sortant tout en tentant de faire fructifier au mieux ses succès du premier tour aux prochaines élections législatives. C'est alors que pourrait pousser en France comme dans beaucoup d'autres pays d'Europe une nouvelle droite fleurissant sur les ruines de l'UMP avec son aile la plus réactionnaire ralliée à l'extrême droite.
Et le Front National pourrait ainsi prospérer à l'abri du danger d'une exposition brutale à l'exercice du pouvoir qui démasquerait bien vite ses méfaits, tout en attendant une échéance suivante qui pourrait condamner les socialistes comme on les a vu perdre en Espagne et ailleurs quand ils gèrent la crise au détriment de leur peuple.
Cette politique de la terre brûlée à l'extrême droite sacrifierait Sarkozy et permettrait à François Hollande d'envisager plus tranquillement l'hypothèse de sa victoire.


A gauche, les déclarations d'intention n'ont guère attendu après la fermeture des derniers bureaux et l'affichage des résultats pour soutenir le candidat socialiste arrivé en tête au premier tour et battre définitivement Sarkozy au second.



Mais à côté, et en écho à quelques prises de position de membres du Parti de Gauche, la même stratégie du pourrissement serait la pire des choses. Ce sont plus de quatre millions d'électeurs qui ont donné mandat au Front de Gauche pour faire avancer les choses tans en matière économique que dans le domaine social.
Ils n'attendent pas les échanges alambiqués des états majors un soir d'élection. Et la voix de cette multitude doit résonner en écho aux propositions socialistes pour les arimer à gauche et autant que faire se peut les amender au terreau du Front de Gauche et du Front des luttes.


Le sort de l'élection présidentielle ne sera scellé qu'après les deux tours des législatives, et ce sera dans la rue.
Si la mobilisation citoyenne pour donner au peuple de France des élus progressistes se confirme, il faudra bien manifester bruyamment l'exigence d'un monde nouveau, pour faire passer le "changement maintenant" des calicots de campagne à la feuille de paye ou au relevé de pension.

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