samedi 17 novembre 2018

Gilets Jaunes ou carton rouge


Après des semaines de matraquage intensif de l'initiative des gilets jaunes dans tous les médias, il serait dommage que cette mobilisation déçoive dans son ampleur.
Les deux journées de mobilisation des 9 et 18 octobre derniers, interprofessionnelle pour l'une et spécifique aux retraités pour l'autre, n'avaient pas bénéficié d'une telle promotion... pas plus d'ailleurs que de compte-rendu explicatif des intentions des manifestants d'alors !
Pour que le mouvement social, tout comme la vie politique, ne soient pas réduits à des jeux de cour de récréation qui s'achèvent au coup sifflet du gouvernement, peut-être  faudrait-il autre chose que les gesticulations de celles et ceux qui prennent soudain conscience qu'ils n'ont pas fait leur travail de mobilisation sur des bases idéologiques claires qui suscite le débat plus que le commentaire.

Si la mobilisation "spontanée" d'aujourd'hui devait servir d'initiation formatrice à une prise de conscience citoyenne, les gilets jaunes pourraient effectivement se retrouver dans les rues comme dans les urnes avec celles et ceux qui, depuis des décennies n'ont de cesse de combattre les effets catastrophiques des politiques libérales conduites par la droite ou la gauche réformiste... et du coup nous y serions beaucoup plus nombreux et exigeants pour obtenir de meilleurs salaires, un meilleur niveau des pensions et des retraites, une révision radicale des politiques fiscales pour assurer une redistribution juste de la richesse produite aujourd'hui accaparée par une petite poignée d'ultra-riches...
Il faut payer des impôts pour que la puissance publique assure sa mission première en démocratie de protection des plus faibles ; encore faut-ils que la fiscalité soit juste et que la contribution de chacun soit proportionnelle à ses capacités...
Le pays a besoin de plus d'enseignants, plus d'infirmières et d'aides soignantes, plus de personnels de justice, de meilleures routes et de plus de trains, de plus de services publics présents sur tout le territoire...
Et accessoirement, si l'ISF n'avait pas été supprimée, les milliards qui ont été rendus aux comptes des milliardaires, l'argent public dilapidé dans le CICE... Tous ces milliards auraient peut être pu être utilisés pour soulager la misère et rendre le pays un peu moins invivable !
Sans jamais s'interroger sur les causes réelles du mal il n'est guère de guérison possible, tout au plus les soins palliatifs à la poudre de perlimpinpin ou les belles prières d'une cohorte de fidèles agenouillés autour des rond-points pour quémander l'indulgence gouvernementale.
De la négation d'organisation, qu'elle soit politique ou syndicale, ne peut sortir qu'une poussée de l'extrême droite qui ne manque pas d'en profiter.
Ma très ancienne expérience de 1968 m'avait enseigné qu'il n'était pas facile de monter dans un train en marche;;; et qu'il était aussi compliqué d'arriver à destination sans savoir d'où l'on part.

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