mardi 18 juin 2013

Ca va mieux en le disant !

Lu dans l'Huma du 18 juin.
Le Front de Gauche peine à capter le mécontentement..
La législative partielle de Villeneuve sur Lot dit aussi cela. La gauche qui voudrait encore porter drapeau et coeur à gauche est empêtrée dans les filets électoraux du parti socialiste et prend l'eau avec lui, rose bonnet et bonnet rose ! 
Les positions électives sont tellement importantes que de partenaires les communistes sont passés à gauche au rang d'accessoires et maintenant disparaissent au sein d'un attelage qu'ils nourrissent sans le conduire.
En arriver là dans une société dépolitisée et surtout écartée des exigences du militantisme et de l'engagement idéologique au profit du spectacle, comme au foot ou au rugby n'a rien d'étonnant. 
Il n'est pas rare d'entendre des  "on a gagné" dans la bouche de ceux qui restent debout le nez dans le grillage des tribunes ou le coude au comptoir pour commenter le miracle d'équipes dont le nom tient plus à l'adresse des financeurs qu'au pedigree des vedettes qui s'ébrouent sur les pelouses.
En élisant Hollande, "on a battu Sarkozy", certainement... Et le nez dans le grillage on a la réforme des retraites qui rentre sur le terrain : n'aurait-on gagné que le droit de se taire pour préserver les positions électives des municipales, etc...

Ce serait dérisoire si dans le même temps le Front National n'engrangeait pas de son côté la récolte du mécontentement.

Et ce ne sont pas les gesticulations des petits morceaux du Front de Gauche qui vont sans doute se recoller pour mieux se refaire la façade sur les fondations communistes de l'édifice qui vont changer la donne.
Le fond du problème à gauche n'est pas dans la diversité ; la palette des couleurs d'un arc-en-ciel pourpre devrait dépasser les ambitions personnelles de toutes celles et tous ceux qui n'ont construit leur chapelle que pour en être grand prêtre. 
Peut-être serait-il temps de redonner au communisme le sens et l'ambition d'un siècle passé quand il inspirait l'action et l'engagement politique de nos grands anciens...

Il n'est pas simple d'être à la fois au four et au moulin, et les exemples se multiplient ou  les communistes ont l'élu entre deux sièges... A Cognac comme à Carcassonne   les tensions conduisent à des coups de canifs dans les accords électoraux établis par le passé. 
Boire avec le Front de Gauche ou conduire avec le Parti Socialiste, il faudra choisir et s'y tenir si on veut que les électeurs sachent sur quel pied danser.
Les situations chaotiques comme on en a connu aux dernières régionales auraient dû faire réfléchir.
La mobilisation d'un électorat déboussolé ne se joue pas comme la vente sur plan d'un appartement qui sera construit quand les futurs acheteurs auront investi leurs argent. Ce dont les électeurs mécontents ont besoin aujourd'hui, c'est d'une organisation solide et fiable pour se mettre à l'abri des coups qui pleuvent. 
Bien sûr le Front national qui capitalise actuellement sur son discours autour du tous pourris et du front "ripoublicain" trompe son monde car derrière sa façade ripolinée par la fille c'est le même tripot d'une l'extrême droite violente, haineuse et xénophobe.


Pour que le Front de Gauche reprenne des forces chez les électeurs abstentionnistes, et même chez ceux que le lifting Marine a conduit du côté du FN, il lui faudrait une ligne et un discours clair ; la multiplicité des têtes et des orientations, les petites chamailleries internes même rebaptisées débats peuvent satisfaire des directions à la recherche de nouveaux concepts, mais les citoyens dont il faut reconquérir et reformer les consciences politiques ont besoin de réponses précises à leurs problèmes du moment : travail et conditions de travail, pouvoir d'achat et justice sociale, retraite et solidarité nationale, services publics et égalité républicaine, etc...

Le Parti Communiste avait su au sortir de la seconde guerre mondiale capitaliser sur son histoire et l'engagement militant de ses adhérents ; et si quelques un de ses illustres ministres ont laissé la trace de leur passage, il n'en était plus besoin quelques années plus tard après qu'ils se soient fait virer pour faire du PCF le fer de lance de la lutte anti coloniale.

Aucun commentaire: