Résultats de l'élection législative partielle de Villeneuve sur Lot (éléments).
2012 | ||
10 candidats | ||
suffrages | % exprimés | |
Parti Socialiste | 22572 | 46,86 |
Front de Gauche | 2169 | 4,5 |
Les Verts | 977 | 2,03 |
total | 25718 | 53,39 |
UMP | 13006 | 27 |
Front National | 7566 | 15,71 |
total | 20572 | 42,71 |
Abstention | 27381 | 35,85 |
2013 | ||
17 candidats | ||
suffrages | % exprimés | |
Parti Socialiste | 7782 | 23,69 |
Front de Gauche | 1670 | 5,08 |
Les Verts | 914 | 2,78 |
total | 10366 | 31,55 |
UMP | 9431 | 28,71 |
Front National | 8552 | 26,04 |
total | 17983 | 54,75 |
Abstention | 40675 | 54,12 |
Evolution 2013/2012 | ||
suffrages | % exprimés | |
Parti Socialiste | -14790 | -23,17 |
Front de Gauche | -499 | 0,58 |
Les Verts | -63 | 0,75 |
total | -15352 | -21,84 |
UMP | -3575 | 1,71 |
Front National | 986 | 10,33 |
total | -2589 | 12,04 |
Abstention | 13294 | 18,27 |
Que retenir de cette expérience consécutive à quelques autres déconvenues du PS dans les élections partielles ?
La lecture des résultats de l'élection qui désignera le successeur de Jérôme CAHUZAC ne souffre guère d’ambiguïté :
- Abstention en hausse de 50% en passant de 27 à 40 000
- effondrement du PS qui perd près des deux tiers de ses suffrages de plus de 22000 à 7700.
- Effritement de l'UMP qui perd un quart de ses suffrages mais progresse de plus d'un point en pourcentage
- Même chose pour le Front de Gauche et les verts qui perdent en voix mais progressent très légèrement en pourcentage des exprimés.
- Progrès du Front National en voix (près de 1000) et en pourcentage (10%),
Le PS entraîne la gauche dans sa chute en même temps que le FN fait progresser la droite.
Avec le même candidats pour ces principales formations le scrutin offrait un choix plus large qu'en 2012 avec 7 candidats de plus (17 au lieu de 10). L'effet éparpillement fait passer le total de ces 5 formations principales de 95 à 85 %
Il pénalise peut-être un peu la gauche, mais ne porte guère préjudice à la droite.
Des voix s'élevaient dès hier soir pour fustiger l'éparpillement des formations de gauche de la majorité présidentielle... sous entendu, si les Verts et le Frant de Gauche avaient roulé sous la bannière socialiste, le candidat du PS n'aurait pas été éliminé au premier tour...
Ceux-là sont justement responsables de ce résultat calamiteux. Car il serait trop facile pour le pouvoir en place à l'Elysée comme à Matignon et à la tête des deux assemblées parlementaires de se cacher derrière l'effet Cahuzac et la "division" de la gauche.
Comment peut-on espérer au Parti Socialiste conserver des résultats électoraux satisfaisants avec un président de la République dont la cote de popularité a plongé à moins d'un tiers de satisfaits tellement la politique qu'il mène s'éloigne des espoirs qui portaient son élection et tant elle est obéissante aux injonctions européennes pour la figer dans le carcan libéral.
Que le "scandale Cahuzac" ait joué, c'est évident dans le coup de pouce donné à l'extrême droite qui a beau jeu aujourd'hui de plaisanter sur le "front ripoublicain" auquel son candidat va être opposé au second tour de Villeneuve sur Lot.
La prestation calamiteuse de François Hollande sur M6 dimanche soir ne risque pas de renverser la vapeur.
Il devient insupportable pour les citoyens qui croient encore à la possibilité de mettre en oeuvre une politique de gauche en France de voir le Parti socialiste oublier les attentes de ses électeurs sitôt les élections passées pour continuer de paver son histoire d'une longue litanie de reniements. Et à chaque fois que l'opération se produit, la retour de la droite se fait un peu plus à droite. De Chirac en Sarkozy la dernière fois préfigurerait-elle maintenant l'approche de l'extrême droite de l'UMP si proche parente de l'extrême droite tout court ?
Face à cette menace de la montée de l'extrême droite, force est de constater que la politique social-libérale des socialistes au pouvoir loin de la combattre ne fait que l'entretenir.
Quant au Front de Gauche dont beaucoup espéraient voir naître la force montante en capacité de rééquilibrer la gauche à gauche en réduisant la position hégémonique du Parti socialiste, force est de constater qu'il ne décolle guère et que le différentiel d'influence avec l'extrême droite est tel qu'il ne suscite pas encore le courant d'adhésion indispensable à l'atteinte de ses objectifs en matière de lutte contre le FN.
De plus dans la perspective des échéances électorales de 2014 et 2015, la préservation de nombreuses positions électives ne facilite pas la dénonciation des orientations droitières du PS dans sa politique nationale, européenne et internationale.
L'élection de Villeneuve sur Lot devrait interroger celles et ceux qui revendiquent un étiquette de gauche tout en supportant que chaque jour apporte son lot de licenciements et de fermetures d'entreprises...
... qui acceptent qu'on continuent sur le modèle Sarkozy à casser les retraites et tous les fondamentaux de la solidarité républicaine réécrits dans le programme du CNR en 43-44...
... qui réclament encore plus de décentralisation pour dégueniller un peu plus la République sous les auspices de l'égalité des chances...
... qui assurent les plus riches de la chance qu'ils ont de l'être chaque jour un peu plus au détriment des plus pauvres à qui on donne la chance de croire que c'est normal qu'ils le restent puisqu'on les aide à survivre à grand coups de dispositifs dits de "solidarité".
Certains s'imaginent que la dialectique gauche-droite est dépassée.
C'est d'autant plus facile que la définition de la gauche reste flou, molle, sans goût ni saveur, voire pire quand cette cuisine mijote dans les marmites de la droite.
Redéfinir une politique de gauche, renouer avec les valeurs qui ont porté le progrès social en France et au-delà est bien l'incontournable exigence d'aujourd'hui, tout au moins pour les communistes qui le restent.
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