mercredi 29 juin 2011

Le danger de l'extrême droite

Que l'extrême droite française soit dangereuse pour la démocratie et que ses orientations politiques tournent le dos aux besoins populaires n'a rien de nouveau sous le soleil tricolore. De Monsieur Thiers qui faisait tirer sur les citoyens de la Commune, aux ligues factieuses, aux pétainistes et autres factieux de l'Algérie Française, l'histoire de France est jalonnée du ricochet des humeurs contre révolutionnaires.
Et dès que cet extrémisme de droite a touché au pouvoir ce fut au détriment des attentes et des besoins populaires jusqu'à la pire extrémité des attentats fascistes ou de la collaboration pétainiste.
Depuis bientôt quatre décennies, l'extrême droite française a été sortie de son ornière par un dangereux calcul politicien ; la réhabilitration de l'extrême droite aurait été un facteur d'affaiblissement de la droite en la privant d'une part de son électorat neutralisé de la sorte sur le vote FN. Au-delà du danger qu'il y a à jouer ainsi avec ce feu, c'est une déstabilisation profonde de l'électorat le moins politisé qui a pu être séduit par le recours aux solutions simplistes de la démagogie de l'extrême droite. Et c'est ainsi que la baudruche FN a été gonflée artificiellement par les petits calculs mitterrandiens. Le second volet des conséquences aussi prévisibles qu'elles étaient prévues a consisté à isoler en symétrie les communistes du jeu politique à gauche, les condamnant à de multiples concessions pour conserver leur image de "parti de gouvernement". 


C'est de ce calcul qu'est sortie l'ambition toujours intacte des socialistes français de se poser en partenaires de la droite dans une logique d'alternance autour du centre.
Depuis 1983 et le virage libéral des socio-démocrates français, il n'est plus question d'alternative politique à la droite, mais bien simplement d'alternance gauche-droite dans un jeu policé entre tendances modérées s'accomodant de l'économie de marché.
Sans sortir de ce piège, toute velléités de changement profond et durable qui remette en cause la dérive libérale du capitalisme financier restera vaine. Et la manipulation toujours tentante de l'épouvantail de l'extrême droite ne fait que participer au renforcement d'un réflexe salvateur au centre pour repeindre la façade en bleu UMP aujourd'hui ou en rose PS demain, sans rien changer bien sûr à l'intérieur.
Aujourd'hui, la fille est aussi insupportable que le père hier.
Ceci dit, le père n'avait aucune chance d'être élu président de la république hier. La fille n'a pas plus de chance d'y arriver demain. NON.
Pour s'en convaincre il suffit de voir à gauche comme à droite le bal des faux culs qui professent leur hantise du scénario de 2002. Au fond la recette d'une victoire sans bavure est bien celle qui avait fait voter Chirac pour barrer la route à Le Pen. Et demain Sarkozy ou Aubry ont bien plus de chance de gagner face à Marine Le Pen qu'ils n'en ont la certitude l'un contre l'autre.
La lutte contre l'extrême droite passe par autre chose que des gesticulations de Don Quichotte en guerre contre les moulins à vent. C'est sur le fond des idées, sur la réhabilitation des valeurs de la République sociale, la liberté, la justice, l'égalité, le bien commun sous toutes ses formes, c'est cette base idéologique qu'il faut reformer, reformuler et réintroduire dans le débat pour remobiliser les citoyens gagnés à l'abstention.
La chose parait facile dans un environnement international qui fourmille d'exemples et de supports démonstratifs ; reste à le faire.
La tactique électorale du "front de gauche" dont le principal mérite aura été pour l'instant de gommer et affadir un peu plus l'image du parti communiste français ne suffira pas à ce rétablissement de la confiance et de l'espoir qui doit gagner les têtes avant de gagner les urnes.
S'inquiéter aujourd'hui de voir Marine Le Pen au second tour des présidentielles de 2012, c'est le meilleur moyen de l'y promouvoir. Les médias s'en chargent suffisamment au profit des tenants de la bipolarisation qui en font leur épouvantail pour que les partis et les militants de gauche ne s'en inquiètent pas. 
Il est vrai que c'est peut-être moins difficile intellectuellement et moins engageant politiquement que d'oser l'écriture actualisée des "Jours Heureux", le programme du Conseil National de la Résistance dont tant de lignes n'ont pas pris une ride.


Cette petite vidéo n'est pas sans intérêt...




Marine Le Pen sur Antenne 2 face à deux journalistes

1 commentaire:

depoilenpolitique a dit…

Toujours aussi pertinent , oui l'extrême droite est dangereuse , oui Mitterrand en a usé et abusé , oui la droite entretien son extrême dans l'anti-chambre du pouvoir , et les grands médias entretiennent bien cet épouvantail pour mieux au lendemain du premier tour nous hurler aux oreilles tout sauf Le Pen , et le front de gauche ne rêgle rien au contraire il entretien cette ambiguïté qui veut que pour être élus mieux vaux ne pas être trop rouge , ou révolutionnaire alors que ce qu'on besoin les gens , qu'on leur donnent le pouvoir , oui arrêter de les prendre pour des naïfs , le peuple est majeur , ce vote à l'extrème droite est un défi qui nous est lancé : vous êtes pas capable de nous aider alors pourquoi pas l'extrême droite , ce vert de gris immonde , oui le PC est aussi responsable ; ce qui me fait le plus mal c'est la surdité de nos responsables , ...ou alors c'est un calcul ... machiavélique!
Fraternellement à toi
JC Depoil