dimanche 18 août 2019

Bonne ânée

La pensée présidentielle, -pour ce qui en est rapporté et commenté dans les médias-, confirme l'autisme du banquier qui nous gouverne. Droit dans les bottes de l'argent qui l'ont mis en marche, il a confirmé ses ambitions réformatrices visant à dégueniller la protection sociale et la fonction publique qui faisaient la charpente de notre république sociale. Et, pour faire bonne mesure il fustige les fauteurs de trouble dans le monde feutré qu'il dessine aux actionnaires de sa petite coterie.
Mais alors que diable va-t-on devoir faire de tous ces pauvres bougres délinquants en puissance, d'ailleurs souvent simplement pauvres ?
Déjà les pauvres bougres d'ailleurs ne sont pas très bien venus, y compris quand ils viennent de terres invivables où nous entretenons la guerre au prétexte de lutter contre le terrorisme.
Pour celles et ceux qui s'en inquiètent il est bon de réfléchir à l'efficacité pacificatrice des guerres que les occidentaux ont menées, ne serait-ce que depuis les épisodes afghans et l'éternel bourbier moyen-oriental.
Pour ce qui est de la pauvreté maison, Macron s'était fait fort d'éradiquer les sans-abri qui dorment à l'abri du ciel de Paris... Il s'est tellement fait fort qu'il suffit de sortir d'un ciné du forum des Halles le soir pour vérifier que rien ne change pour les pauvres bougres, jeunes ou vieux, hommes, femmes et aussi enfants qui s'affichent sur cartons et couvertures comme autant de hontes de notre république du déshonneur.
Les "gilets jaunes" manifestent, et les "casseurs cassent"... Pour le président tous ceux-là qui vocifèrent et le vouent aux gémonies ne fréquentaient guère les couloirs de la banque Rothschild ; Ils les découvre comme autant d'anomalies dans son monde... que convient-il d'en faire ?
Il avait bien pris conscience dans les grandes écoles de la République qu'il était urgent de purger les services public de tant de fonctionnaires et de services inutiles à ceux qui ont tout ; et, depuis que le dieu du fric l'a envoyé sur terre pour réaliser les 12 travaux du ridicule il s'y emploie avec opiniâtreté.
Le seul embarras pour lui, c'est de se débarrasser des restes. Il lui faut planquer la poussière sous le tapis en faisant lever le nez aux badauds qui l'écoutent.
Une maternité fermée c'est toujours ça de gagné... On prétexte le manque de sécurité pour la mère et l'enfant ! Et là où Macron passe l'insécurité trépasse : la mère accouchera au mieux dans l'ambulance des pompiers si jamais les pompiers arrivent à temps.
Les usines ferment, ça crée de l'emploi ! Les retraites baissent, ça dynamise la consommation !
Sans compter la batterie de cuisine Benalla qui frelinte à chaque occasion histoire de signaler le prochain passage à la télé de notre président Pinocchio...
Sarkozy avait peiné à finir son mandat et avait raté son refrain. Hollande n'a même pas pu entamer le second couplet...
Comment imaginer que dans le même moule dévastateur pour la République Macron puisse même arriver au bout de son CDD de cinq ans ?
Les grands chantiers de 2019, réforme institutionnelle, retraites, fonction publique, assurance chômage, PMA, laïcité et loi de 1905, avec leurs cortèges de régression sociale et démocratique vont-ils enfin ouvrir les yeux et les consciences des citoyens autrement que pour les précipiter comme moutons de Panurge dans la gueule de l'extrême droite ?
Comment l'épisode électoral du printemps européen peut-il éclaircir ou troubler les consciences ?
Autant de questions qui devraient mettre en éveil celles et ceux qui ont encore les moyens de résister, les mobiliser pour élever la barricade salvatrice de notre République. Qu'importe la casaque de ses défenseurs dès lors qu'ils y brandiront le rouge du feu stop pour protéger les trois drapeaux de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Macron charge la bourrique, aux citoyens de lever le cul pour se décharger de la misère de tous qui n'est faite que des privilèges de quelques uns.

Pas de chance ! Le ciel s'obscurcit de nouveau avec la perspective des élections municipales de mars prochain et des sénatoriales qui suivront...
Ah mon bon maire ! surtout pas de vague susceptible d'éloigner de ton bord quelques électeurs inquiet...
Le bal des prétentions va bientôt s'ouvrir, et, enfin, nos très chers édiles vont pouvoir se consacrer à la seule tâche qui vaille : leur ré-élection.
D'ici mars prochain, plus de rues en chantiers, tous les rubans seront coupés et le temps des éloges les verra tous s'acharner à repeindre couleur consensus leurs perspectives ambitieuses.
Chacun aura choisi sa veste retournable, côté imperméable à l'endroit, déperlant pour que glisse sans mouiller toutes les causes citoyennes trop engageantes et bardé de poches à l'envers pour satisfaire au rite empochiste des appétits indemnitaires.

Sans compter qu'à l'automne, les élus vont élire les meilleurs d'entre eux...
Et ainsi la vie ira son train de sénateur, Benalla, Gilets Jaunes, démissions fracassantes d'empochistes fracassés... "Plus belle la vie" dans la vraie vie, tous les codes seront respectés, et les jours ponctués des malheurs d'ailleurs ou des autres qui rendront plus douces les tortures de nos maîtres d'ici, et les récréations sifflées à l'heure dite pour quelque grande anesthésie collective olympique.

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