vendredi 6 janvier 2017

à hue et à dia

La gauche, la droite ?
Les laboureurs d'avant-hier étaient bien obligés de commander les chevaux à hue ou à dia pour les faire tourner en bout de raie du côté du versoir... Et les chevaux avaient appris... sans qu'il ne soit plus guère nécessaire de tirer des rênes sur le mors pour faire pencher la tête -un peu comme Valls aujourd'hui-.
Les "politiques" d'aujourd'hui de hue comme de dia feraient bien de méditer la maxime de Gilles Deleuze citée en manchette de sa page des "cactus" dans l'Humanité d'hier :
"Etre de gauche, c'est d'abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi ; être de droite, c'est l'inverse."
L'un situe le particulier dans l'universel, a le sens du commun et de tout ce qui se partage avant que de placer ce qui fait la différence, qui divise et qui qui ostracise et l'autre en carapace de son petit EGO, c'est l'inverse qui se jette sur la nouvelle édition de la prose vert de gris d'Hitler plutôt que de lire Camus ou d'apprécier Chaplin...
Blanc-bec campagne ou personnage d'importance celui qui s'affranchit de la loi commune à son simple avantage ne fera jamais qu'insulter la gauche et fortifier la droite, son ordre naturel.
Et cela vaut pour tout ; et c'est ce qui met l'éthique à gauche et la fortune à droite.

Pour parachever la confusion des genres, certains ont même poussé leur zèle de travesti dans la mascarade de "primaires" dites de gauche ! Comme si la discrimination des individus en question se faisait sur une différenciation des idées... Las, ils se revendiquent toutes et tous du même ragoût "social" libéral dont la seule variante d'assaisonnement porte sur la dose d'épice libérale flattant le palais du MEDEF : défiscalisation des Heures Sup ici, abandon des cotisations patronales à la branche famille de la Sécu, etc.

Depuis longtemps, et beaucoup grâce à la prise de force Mitterrandienne au Congrès d'Epinay*, les socialistes ne vivent guère qu'en meute derrière un chef dont les reniements sont plus ou moins tolérés par les plus jeunes loups qui lui emboîteront le pas, qui désignent toujours le paria qui ne se marginalise qu'au bénéfice de la gloire du maître du moment. Chevènement jadis, Mélenchon avant-hier, plus rares aujourd'hui attachés à la rente des mandats quand l'élection présidentielle range celle des députés au rang des municipales, ces marges ne sont guère que les "marches" que les stratèges des empires se ménageaient à leurs frontières en y installant les Marquis, pour se protéger des puissances concurrentes.

Etre de gauche, aujourd'hui comme hier ne supporte pas qu'on érige son Donjon et ses murs, sa cour et sa basse-cour, qu'on considère son peuple d'obligés dont les plus oubliés resteront exposés dans la boue des faubourgs comme les sans abris sur les trottoirs de villes...

Y-aura-t-il un candidat de gauche à croiser au fond d'un isoloir, comme au pupitre des vœux de tous ceux qui s'imaginent qu'il suffit de souhaiter l'année bonne pour la pourrir ensuite bien impunément ?

« Celui qui n’accepte pas la rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui là, il ne peut pas être adhèrent du Parti Socialiste » clamait François Mitterrand.
!!!

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