samedi 5 septembre 2015

Les think tanks sont de retour

Ces derniers jours, pour accompagner les saillies de Macron à l'université d'été du patronat, Terra Nova (proche du PS) et l'institut Montaigne (à droite) se rejoignent pour mettre sur la table des perspectives gouvernementales une dissolution du code du travail dans une jungle d'accords d'entreprises qui pourraient décider de tout, du niveau des rémunérations aux conditions de travail en général... assujettissement des travailleurs aux lubies patronales et coup de gomme sur des décennies de conquêtes sociales garanties.
Pendant que Macron, ministre du culte de l'entreprise auprès de celui qui les aime, fustige les soupçons de politique de gauche ancestraux, Henri de Castries, patron de l'institut Montaigne tient Sarkozy à sa main droite et François Hollande, sorti de la même promotion de l'ENA, à sa main gauche, propose avec l'Institut Montaigne un assouplissement du code du travail qui laisserait les patrons décider du temps et du prix du travail de leurs gentils collaborateurs dociles... sans oublier que moins de "charges" et d'impôts pour les "zentreprises" doit aussi conduire à la cure d'amaigrissement d'un État qui n'aurait guère qu'à entretenir une armée de CRS pour contenir la révolte occasionnelle des manants.
Il ne restait plus à Hollande de confesser son regret de ne pas avoir mieux suivi la politique de Sarkozy en lui succédant et le tour est joué pour donner le sentiment que les élection ne sont plus que des pièges à cons.
Dommage pour la démocratie !
Demander l'avis du peuple et s'asseoir sur le résultat quand il ne convient pas aux enfants de choeur du capital, telle avait été l'épisode 2005 en France et plus proche en Grèce...
Les citoyens électeurs sont désormais pris en otages par des autorités qui leur échappent. Les dirigeants politiques qu'ils se donnent sont plus souvent ceux que d'autres leur donnent à leur insu, entretenant l'illusion démocratique en pervertissant le processus électoral. les "think tanks" sont là pour ça, qui comme les termites minent l'édifice démocratique jusque dans ses fondations.
L'exemple de l'Europe dans la crise de la Grèce est éclairant sur le sujet.
Ballottés dans la crise jusqu'au naufrage sous la conduite des socialistes ou de la droite alternativement à la barre, les grecs s'étaient donné Syriza et Tsipras pour conjurer ce mauvais sort...
Mal leur en a pris et l'expérience qu'il viennent de faire devrait éclairer tous les peuples sur le naufrage démocratique de nations d'abord soumises aux diktat étrangers de banques centrales indépendantes et de technocratie supra étatiques pour se voir enfin dicter des choix qui ne sont pas les leurs.
N'était-il pas plus facile à la droite et aux socio libéraux européens de fragiliser l'assemblage hétéroclite de Syriza que d'affronter une force de gauche résolue et dotée d'un ancrage militant important ?
Où sont passé les partis communistes de Grèce, d'Espagne, d'Allemagne ou d'Italie... et de France, d'abord victimes de l'hégémonie social démocrate avant de s'auto dissoudre dans des compositions politiques impuissantes à surmonter les divergences dans des collections d'ego et d'ambitions ingérables ou d'être mis au placard des antiquités par les bons apôtres du "modernisme".

Die Linke, Podemos, Syriza, les Indignés d'ici ou d'ailleurs font-ils autre chose que feu de paille en grillant les belles énergies de celles et ceux qui ont encore conscience que rien n'est définitivement perdu et que la lutte sera toujours le passage obligé de l'émancipation des peuples ?

Pendant les travaux, la casse continue !

Il ne suffit pas de changer de chef de chantier, le besoin d'architecture alternative devrait s'imposer et ce n'est pas le choix d'un toit végétalisé pour mettre à l'ombre un Placé au gouvernement qui va faire le compte écolo.



Expliquez-nous… Terra Nova et l’Institut Montaigne par FranceInfo

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