dimanche 13 septembre 2015

Le pouvoir de l'indécence

L'ENA les a fait.
Celles et ceux qui lustrent aux velours rouges des moquettes républicaines leurs semelles de peau sont tous sortis de la même machine à laver les consciences. Décolor plus oblige, c'est à la sortie qu'on reprend des couleurs, et là c'est la loi du marché. L'offre penche à droite et on fait dans le centre droit pour travailler à droite sans être trop inquiété par l'autre camp qui pourrait lorgner, ouverture oblige, un jour ou l'autre, on ne sait pas... L'opinion se rebelle un tantinet, il est urgent de pencher à gauche ! Mais point trop n'en faut, les mots suffiront, y compris pour villipender les "extrémistes" de tout poil ; le centre est intéressant, c'est là qu'on peut récupérer quelques points chez l'alternant. Point d'adversaire, au centre le consensus est aussi mou que la conscience est souple. C'est comme avec les essuie-glace, c'est au centre où les deux raclent qu'il en reste le moins et que la gamelle est la mieux nettoyée.
Il ne faut pas être clivant, comme ils disent !
Alors comment s'étonner que Macron soit arrivé là. Lui n'y est pas pour grand chose, c'est l'image qu'il porte et les ficelles qui agitent sa marionnette qui sont intéressantes. Pensez-donc après avoir offert une quasi cinquantaine de milliards au patronat, le gouvernement s'apprête à faire un cadeau fiscal aux contribuables ordinaires... deux ou trois milliards suffiront bien à calmer la grogne d'un peuple un peu en apnée du pouvoir d'achat ! Macron est là pour rassurer le patron du MEDEF, z'en faites pas, plus guère de Prud'hommes, et le code du travail au bûcher, les grandes régions, et tout et tout... c'est de quelle couleur la réforme ?
Dans les 20 dernières années les dividendes versés aux actionnaires sont passés de 3,2 à 8% de la richesse produite.
Et quelqu'un peut encore se demander pourquoi les salaires stagnent avec un pouvoir d'achat en baisse et une explosion du nombre des sans emploi !

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