mercredi 24 septembre 2014

La vigilance suffit-elle ?

Recrudescence ou persistance mortifère de la nostalgie du fascisme, du nazisme et son valet pétainiste ? 
L'actualité ne manque pas d'exposer les signes de manifestations inquiétantes, tant il semblerait qu'elles soient tolérées par une opinion publique oublieuse de la barbarie qui ensanglanta l'Europe et le monde il y a 75 ans.
Que l'extrême-droite héritière des thèses racistes du passé cultive la xénophobie et la violence n'a rien de surprenant. Que son influence progresse dans de nombreux pays d'Europe en empruntant le canal démocratique de l'élection et de l'inscription de leurs groupuscules dans le paysage politique au point d'en banaliser la survivance n'est cependant pas sans poser question.
L'instrumentalisation de ces forces dangereuses pour la démocratie dans la compétition électorale sous prétexte d'en faire un repoussoir ou de les faire mordre sur la clientèle adverse pour l'affaiblir contribue largement à leur banalisation.
D'autres signes inquiétants se profilent en contrepoint de cette situation ; le prochain congrès de l'ANACR, le mois prochain à Brive devrait réfléchir à des mesures préservant l'association des Anciens Combattants de la Résistance de l'Infiltration d'éléments d'extrême droite dans ses rangs...
Les mesures administratives, de quelque forme qu'elles soient n'ont pas plus inefficacité contre ce fléau que  la ligne Maginot.
L'éradication des thèses révisionnistes, de la xénophobie et de toutes les formes de racisme, de violence et d'exclusion, passent d'abord par la requalification du débat politique sur les idées en débat plutôt que sur la frimousse médiatique des acteurs politiques en mal de gloire personnelle ; elles passent par une action politique résolument orientée vers le progrès social et la réduction des inégalités.
Le slogan du "vivre ensemble" passera vite de mode dès lors que la réalité du "vivre mieux" passera dans la vie de tous les "sans" d'aujourd'hui.

C'est bien à un projet de transformation sociale qu'il faut s'atteler en changeant de République c'est une évidence, pour se débarrasser de l'anomalie démocratique du présidentialisme.
... sans oublier la représentation proportionnelle à tous les étages pour redonner aux partis politiques leur prééminence dans l'organisation du débat public, et redonner aux convictions leur prééminence qur l'ambition dans le choix des personnels politiques.

Le guide, le chef, l'homme providentiel, de quelque couleur qu'il soit, si nécessaire aux régimes autoritaires  n'a pas sa place dans un véritable régime démocratique.

Celles et ceux qui glosent sur un 2ème tour des présidentielles de 2017 avec le FN face à la droite dure ou à une gauche molle contribuent largement à la promotion des Le Pen. Et la tâche leur rendue facile depuis que l'inversion du calendrier électoral range les députés au rang des accessoires  dans le placard à godillots de la République.

Si le débat public portait sur les idées et les effets relatifs des orientations portées par les élus, les citoyens seraient vraisemblablement moins portés à se laisser aller à l'abstention qui fait seule gonfler d'apparence le progrès du Front National... et crée ainsi les conditions de son inscription durable dans le paysage.

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