mercredi 24 septembre 2014

A-t-on jamais fait la paix avec la guerre ? ?

« On abat un rocher, on abat un chêne, on abat un chien ; le meurtre commence à l’homme ; l’homme peut seul être assassiné. L’idée de destruction ne prend un sens moral suprême qu’appliquée à l’humanité. »
Victor Hugo (Proses philosophiques)

Individuelle ou collective, l’abomination de la mort administrée par l’homme n’a pas plus de légitimité dans la mémoire des millions de victimes de 14-18 qu’elle n’en trouvera dans l’assassinat d’un français aujourd’hui en Algérie.   
Le criminel se condamne dans son propre geste. Le père Hugo le disait aussi par ailleurs.

« Le criminel croit que son crime est son complice ; erreur ; son crime est son punisseur ; toujours l'assassin se coupe à son couteau ; toujours la trahison trahit le traître ; les délinquants, sans qu'ils s'en doutent, sont tenus au collet par leur forfait, spectre invisible ; jamais une mauvaise action ne vous lâche ; et fatalement, par un itinéraire inexorable, aboutissant aux cloaques de sang pour la gloire et aux abîmes de boue pour la honte, sans rémission pour les coupables. »
Victor Hugo (Extrait ACTES ET PAROLES II - PENDANT L'EXIL 1852-1870)

C’est bien pour ça que la tranquille innocence indispose les esprits tordus qui ont parfois la prétention de les gouverner.
Rechercher l’arme et le mobile du crime renvoie parfois à l’image cruelle du miroir ; les américains l’ont expérimenté en Afghanistan ; combien d’autres au Moyen Orient, en Libye, et dans tant d’ailleurs.
Les pires extrémités dans lesquelles le monde se précipite au prétexte d’un rétablissement illusoire n’ont-elles pas les ressorts de la croyance et de l’aveuglement bien plus que ceux de la raison et de la conscience des esprits libres ?


A qui profite le crime ?

A-t-on jamais fait la paix avec la guerre ?

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