jeudi 11 avril 2013

Est-ce que le monde change ?

« Étrange zèle qui s’irrite contre ceux qui accusent des fautes publiques et non contre ceux qui les commettent ».
Blaise PASCAL - Les Provinciales

Le mathématicien philosophe né en 1623 à Clairmont en Auvergne pensait-il que quatre siècles après lui et tant de révolutions passées, le mensonge et la dissimulation resteraient les vertus premières de politiques profitant de la démocratie comme d'autres en son temps profitaient de leurs titres ?

La tourmente enclenchée par l'affaire Cahuzac agite plus aujourd'hui les milieux politico-médiatiques que les couches ordinaires d'une population laborieuse trop souvent privée d'utilité socio-économique faute d'emploi. Pour cette grande majorité de citoyen, cette affaire n'est que la dernière couche en date du mille-feuille immangeable servi de l'entrée au dessert de tous les journaux télévisés.
Et c'est bien pour tenter d'échapper à ses propres turpitudes que la classe dirigeante gesticule fébrilement aujourd'hui, tant à droite qu'à gauche, en jurant ses grands dieux qu'on ne l'y reprendra plus.
Accessoirement, en contre-feu, les pompiers pyromanes vous serviront bien un cas d'escroquerie aux prestations sociales ou à l'assurance maladie du bien portant qui profite de son congé maladie pour aller planquer ses indemnités journalières en Suisse...

Le plus mauvais exemple viendrait-il d'en haut ?

Que reste-t-il de Res Publica quand la République des copains et des coquins ne sert plus qu'aux puissants à préserver les tristes privilèges de leur fortune.

Dans la force de l'âge de Pascal, il était aussi un certain La Fontaine, dont les fables traitaient à merveille des travers de la gente humaine grimée en créature de la bestialité...
La morale des "obsèques de la lionne" :
"...
Amusez les Rois par des songes,
Flattez-les, payez-les d’agréables mensonges :
Quelque indignation dont leur cœur soit rempli,
Ils goberont l’appât, vous serez leur ami."


ou celle qui conclut "le corbeau et le renard" :
"...
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute

..."

... mais vous pouvez aussi les relire à foison pour retrouver la plus juste dénonciation des travers de l'humanité dès lors qu'elle a besoin d'esclaves pour se prétendre maître.
Les communistes d'aujourd'hui auraient-ils oublié que l’émancipation des hommes n'est pas qu'un changement de sujétion, fut-elle déterminée par le choix d'une multitude ?

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