samedi 29 septembre 2012

Huma

Les jours ne manquent pas qui font grogner parce que l'Huma n'est pas dans la boîte à lettres ou que son encre offre à l'anticommunisme une expression vicelarde ficelée avec le beau ruban du débat ou dans la boîte sans fond ni couvercle de l'ouverture.
Il est des jours , bien plus nombreux, où le journal fournit à la lecture du petit déjeuner les vitamines de la journée. Qu'importe si c'est le quotidien de la veille, il est souvent bouclé trop tôt pour ne coller qu'au jour, et la vérité de la veille est rarement remise en cause le lendemain pour peu qu'elle soit de juste cause.
Et donc, la livraison du 30 septembre regorge de pépites ; sa lecture serait d'utilité publique !
Manifestons notre NON ! Un beau titre pour appeler à la manifestation de dimanche !
S'y soumettre, c'est se démettre. Le titre de l'édito de Patrick Apel-Muller est limpide tant il signe la livraison des clés de notre république aux Etats-Majors des banques américaines et du capital en général qui infestent la gouvernance européenne.
8 points d'argumentaire INCONTESTABLES, pour peu que les OUI-OUISTES se hasardent à débattre, ce qui n'est pas le cas loin s'en faut ; drapés dans la même arrogance qu'en 2005  ils sont dans le déni démocratique du refus de référendum :

  • Hollande président bien moins exigeant que Hollande candidat (il disait le 17 mars : "je ne serai pas seul parce qu'il y aura le vote du peuple français qui me donnera mandat")
  • gouvernements et parlements nationaux sous la tutelle de commissaires européens non élus (Le pouvoir européen de Bruxelles, nonobstant le parlement, n'est-il pas un beau prototype de négation de la démocratie en mettant loin des peuples des dirigeants désignés sous la pression des lobbys de tous ordres).
  • un traité qui éloigne de  l'Europe (rien dans ce traité ne remet en cause la course à la concurrence sociale dans une Europe dont les peuples sont sacrifiés sur l'autel du profit capitaliste).
  • un traité qui creuse la dette et approfondit la crise (l'austérité appauvrit les peuples en enrichissant les spéculateurs).
  • Un traité couleur Sarkozy voté à deux mains par la droite (il n'est que la lecture des belles déclarations des socialistes oui-ouistes d'hier pour se convaincre, au choix, de leur naïveté ou de leur duplicité ; voter oui hier devait permettre de renforcer l'Europe, de vaincre le chômage... l'Europe a été plus que perméable au virus de la crise et les records de chômage fleurissent sous toutes ses latitudes... ). Et si c'était ce oui de panurges bêlant qui précipitait la crise ?
  • Un modèle social mis en cause (ou plutôt le peu qui en reste ! les textes fondant le traité vont même jusqu'à encadre la modération salariale sous prétexte de compétitivité ! Mais rien sur l'encadrement du pillage des fruits du travail par les rentiers d'accord pour licencier et bloquer les salaires quand ils se servent des dividendes à plus de 10% l'an !)
  • la "règle d'or" comme commencement du changement... (ou comment privatiser l'Etat en lui niant sa capacité d'action publique, avec cette fameuse règle nous ne serons plus dans le MOINS d'Etat que nous avons douloureusement expérimenté avec la Révision Générale des Politiques Publiques, mais dans le PLUS DU TOUT d'Etat, sans compter la contagion programmée des collectivités territoriales qui devraient bien sûr co-signer les pleins-pouvoirs au capital).
  • Et si on en causait ! Les tenants du OUI, de droite comme de droite (peut-on se prétendre de gauche et accepter cette perte de souveraineté politique au profit des thuriféraires du profit ?) fuient le débat en se réfugiant derrière le paravent de l'inéluctabilité de l'option capitaliste sous l'autorité des marchés financiers.
Une page plus loin c'est "le pacte de croissance" soit disant arraché par Hollande qui, une fois décrypté affiche des ambitions bien éloignée de ce que la gauche devrait promouvoir, privatisation des grandes infrastructures, réforme des régimes de retraite en allongeant la durée de cotisation et en reculant l'âge d'accès aux droits, réductions des déficits à coups de politiques austéritaires...
Page 7 : Montebourg déçoit Florange ! Sarkozy n'avait-il pas désespéré Gandrange... Les promesses politiques ne sont pas à la hauteur des hauts-fourneaux. Au fait, le changement, c'est pour quand ?
Page 8, l'UMP réclame encore plus de rigueur, le débat interne de la droite incorpore subrepticement l'extêrme à son ordinaire. Et les statisticiens de l'INSEE vérifient que le RSA jeune n'a aucun effet sur le taux d'emplois des jeunes, mieux que 9% des RSA jeunes sont attribués sur les 100 000 promis ! Promesses...
Huma des débats, l'Europe bien sûr qui s'affiche sans fard sur les murs d'Athènes en lettres de sang. Guerres d'hier ou d'(aujourd'hui, guerre économique ou massacre écologique, la mort est attachée au capital comme le verso à son recto.

Le fric du foot, le transport low-cost, les turbulences religieuses envahissant la vie publique, la misère de la culture... sans compter les admirables billets de Jean-Emmanuel Ducoin, tout est bon dans le canard quand il se déchaîne !
Dans les pages de l'international, passage par l'Espagne garrottée par les banques, le souvenir des massacres de Sabra et Chatila et les Palestiniens qu'on laisse sur le trottoir de l'ONU, Bruxelles et ses grands penseurs qui asphyxient les pêcheurs européens pour mieux piller les réserves africaines au risque d'affamer encore un peu plus les africains.
Quelques pages de culture et une bonne dose d'épices en dernière page... Le menu de ce 30 septembre à la carte de l'Huma ne peut que régaler les papilles des amateurs de changement en leur mettant en mains les atouts du débat.
Dénoncer un scandale ? les occasions ne manquent pas ! et celle là de doit pas être ratée : un député socialiste propose dans le débat sur l'énergie de moduler les tarifs en fonction des zones "climat"... Les socialistes aurillacois apprécieront tout comme les camarades jurassiens du ministre de l'économie !!! Tout compte fait ce serait la régularisation de pratiques déjà éprouvées : les grands friqués du 16ème ou de Neuilly souffrent moins de leurs déplacements jusqu'aux joailleries de la Place des Vosges que les ouvriers banlieusards dans les bouchons du périph ou dans des RER bondés.
On va bientôt nous expliquer que la discrimination est la condition première de l'égalité républicaine. C'est peut-être bien là le changement !






Aucun commentaire: