vendredi 8 février 2019

Fatigué ?

Une déambulation dans les allée d'une foire-exposition et voilà réactivée l'insupportable harcèlement pseudo écolo des "économies d'énergie" à grands coups de panneaux photovoltaïques ou d'isolation à 1 euro...
Le voile se lève peu à peu sur la grande gabegie du système qui offre à une pléiade de sociétés de circonstance la manne financière de mesures nourries de bonnes intentions sans plus de suivi ou de simples exigences. C'est ainsi qu'au terme d'un démarchage plus ou moins honnête bien des gens vont profiter le "l'isolation à 1 euro" ; belle aubaine pour qui va pouvoir jouir d'un peu plus de confort et d’économie sur ses factures d'énergie. 
Si ça ne coûte rien ou presque au bénéficiaire, le prestataire se fait bel et bien payer pour sa prestation sur les redevances que les grands pollueurs doivent acquitter... Ce flux financier passe donc directement du privé au privé sur la base d'une disposition d'ordre public et sans aucun contrôle. Du coup des questions ont tout lieu d'être posées quant à l'adéquation coût-prestation.
Nombre de témoignages montrent qu'il s'agit là d'une mine de profit sur fond de travail détache et souvent de travail bâclé...
Au bout du compte ne doit-on pas se poser la question d'un meilleur résultat passant par une véritable maîtrise publique du dispositif avec fiscalisation des pénalités infligées aux entreprises polluantes et redistribution maîtrisée et équitable des soutiens à l'économie d'énergie des ménages les plus modestes ?
Pour ce qui est de la production individuelle de l'énergie électrique telle qu'elle est proposée aujourd'hui, nombre de question méritent d'être posées.
La première de toutes reste celle de la nature même du "produit énergie", de sa production, de sa distribution et de l'accès des usagers à la ressource.
Or les marchands du temple qui proposent de transformer le plomb des factures en or de croisières, ne résistent guère à l'argumentaire élémentaire répondant à cette première question.
L'énergie est-elle un produit de consommation comme les autres ?
Non, et c'est sans appel, puisqu'elle conditionne la vie dans toutes les circonstances, quand bien même ce serait à des degrés divers en fonction de la situation des sociétés humaines, de leur développement et des contraintes environnementales qui leurs sont faites.
Un nomade de Mongolie et un bourgeois du XVIème arrondissement seront bien indifférents à l'installation de 10 m2 de panneaux solaires sur mon toit... sauf que l'un verra les ressource de sa terre pillée par les profiteurs des capitaux du second... pour servir mon confort ou mes économies ? Non. Pour que le système bancaire profite du prêt qu'il m'accorde afin que je "consomme" aujourd'hui un équipement obsolète dès demain et qui ne sera pas plus durable que le temps de l'épuisement de ma dette.
La rupture d'égalité est une évidence entre le propriétaire d'un pavillon et le locataire, tout comme avec celui qui est logé en appartement et qui ne mettra pas plus de panneaux photovoltaïques sur son palier que sur son balcon.
Et, dans tous les cas la production individuelle d'une énergie comme l'électricité n'est pas plus pertinente que celle du gaz ou de l'essence...
Qu'un producteur de colza fabrique son carburant... pourquoi pas mais le maraîcher producteur de salades n'y aura ps droit... Qu'un agriculteur valorise la bouse de ses vaches dans son méthaniseur bien mieux que leur lait passe encore, mais ça ne fera pas un meilleur café au lait...
Que des micro-producteurs d'énergie fourmillent par centaines de milliers si ce n'est pour leur propre compte et une éventuelle économie par rapport à une alimentation universelle c'est pour en distribuer à d'autres contre rémunération... Et là se pose le problème de la distribution et de la gestion des transactions...
Les micro-producteurs n'ont plus alors de préoccupation que leur retour sur investissement et n'ont rien à faire du renchérissement pour les autres d'un produit sur lequel ils vont faire d'hypothétiques économies et tirer profit.
Le marché sauvage de l'énergie, bien au-delà d'un système ouvert à la concurrence qui a déjà montré combien il contribuait à l'augmentation des prix, la dilution sauvage des productions ne peut conduire qu'à la précarisation des accès au service tant par l'inadaptation des réseaux que par la multiplication des acteurs et des relations contractuelles bientôt réduites à leur seule dimension commerciale.
Tous les secteurs économiques de "première nécessité" ne doivent pas échapper à la maîtrise publique, sauf à consentir à l’aggravation des inégalités, des citoyens comme des territoires, tout simplement !
La simple lecture de l'histoire du siècle précédent montre à l'évidence que la satisfaction de l'intérêt général, le bien commun, bien public, ne se produit pas sans la lutte acharnée des travailleurs dans le cadre plus large et indépassable de la lutte des classes, exploités contre exploiteurs, esclaves révoltés contre ses maîtres, du sans-dent de Hollande face aux couronnes d'or du "monde de la finance", des gilets jaunes face au rictus du mépris macronien...
Le service public de l'énergie doit être aujourd'hui une revendication aussi forte que celle d'un service public de la santé, de l'éducation, de la justice, mais aussi de l'eau...
Et une entreprise publique comme EDF devrait être réhabilitée pour investir dans une production massive d'énergie renouvelable, seule condition pour que la relève d'un parc nucléaire devenant de plus en plus dangereux et coûteux au fur et à mesure qu'il vieillit soit assurée dans de bonnes conditions.

Une seule loi fera le bonheur du monde, celle de l'intérêt général primant DÉFINITIVEMENT sur les intérêts particuliers  heureux parmi les autres plutôt qu'à côté...
Jadis certains n'hésitaient pas à parler là de COMMUNISME. C'est pourtant simple... et il ne faut pas se fatiguer de l'expliquer !

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