mercredi 25 juillet 2018

Affaire... Quelle affaire ?

Ça se passe le 1er mai, et l'éruption n'intervient qu'au beau milieu de l'été !
Le couvercle de la cocotte minute est bien serré. C'est juste un soupir de la soupape qui lâche une vapeur fétide sous le stylo trop curieux d'une presse encore "libre".
Alors là, grand chambardement, on va voir ce qu'on va voir, commissions d'enquêtes parlementaires, police, justice, médias directs à en faire oublier le Tour de France... jusqu'à la fuite présidentielle de ce matin : si on me cherche on va me trouver ! non mais des fois !
Le tout avec le sourire Signal rayé bleu blanc transfiguré en rictus de campagne électorale, d'un président brayant fort et sec que c'était lui le seul responsable !
Ça, on le savait déjà, depuis qu'il avait dit merci aux retraités après leur avoir piqué un supplément de CSG... Depuis qu'il va guerroyer de par le monde avec son joujou militaire professionnel pour vendre encore plus d'armes au pays dont les peuples crèvent de faim... Depuis que les groupes de pression du privé tirent de plus belle les ficelles d'un gouvernement de paille pour prendre la revanche tant espérée par le patronat sur les conquêtes de 36 ou de 45... Depuis que le mensonge institutionnalisé de la communication politique tient lieu d'argumentaire pour faire croire qu'on s'intéresse à l'école en déclarant les classes de CP dédoublées : le département de l'Allier doit être jumelé avec le 16ème arrondissement parisien puisque ses CP dédoublés se comptent sur les doigts d'une main dans la seule ville de Montluçon... 
A chacun son Trump.
Mépris et vulgarité sont les deux mamelles de la nouvelle donne, celle des amateurs friqués qui se croient tout permis, au point, et c'est peu dire, que jusque dans la presse chinoise il serait dit que les français sont désormais habitués aux violences policières !
La casse du Service Public, la casse de la Sécu, la casse des retraites, la casse des "territoires" comme ils disent, la casse... 
Non, c'est LE CASSE du siècle, qui arrache aux peuples d'ici et d'ailleurs leurs ressources aussi bien matérielles qu'intellectuelles pour les confisquer au seul profit d'une caste privilégiée qui s'imagine que la fortune est consubstantielle du pouvoir politique... et vice-versa.
Et malheureusement, les gesticulations politiciennes d'une opposition en miettes ne font qu'accompagner les explications aussi creuses qu'embarrassées d'une majorité dont les marionnettistes sont en vacances.La misère des uns faisant la richesse de l'autre, la récolte de la fortune passe nécessairement par la culture soignée de la pauvreté. La religion de l'individu et de la propriété qu'il s'accorde a de tous temps ruiné le collectif qui fait société... et ce n'est pas le slogan du "vivre ensemble" qui va ruiner la doctrine qu'il convient d'inculquer : hors du capitalisme point de salut !
C'est bien de s'insurger contre une réforme institutionnelle qui éloigne le peuple du pouvoir... mais on serait plus crédible si dans le même temps on ne se lamentait pas sur la mort des communes après s'être précipité goulûment sur les honneurs des communautés à la mode... mais on serait plus crédible pour défendre les Services Publics si on ne se réjouissait pas si bruyamment de la réalisation avec l'argent public d'une Maison de Service au Public qui met sur un agent les trente six casquettes d'un secrétaire de mairie dont on n'a plus besoin, d'un service de la préfecture réduit à l'Internet, d'un service de la Sécu ou des allocations familiales dont on n'a plus besoin, d'un agent de Pôle-Emploi dont on va pouvoir se débarrasser... Extraordinaire cette professionnalité hyper polyvalente qui renvoie à leurs chères études les professionnels des Services Publics, fonctionnaires sous statut, recrutés sur concours et naturellement soumis aux règles déontologiques qui vont avec !
Quand les collectivités se plaignent par ceux qui les gèrent d'une raréfaction dramatique des concours de la puissance publique au financement de leur fonctionnement et de leurs projets d'investissement, ne peut-on pas aussi s'interroger sur l'usage qui en est fait quand à défaut d'entretenir les chemins ou l'école, des budgets conséquents sont alloués au financement d'infrastructures dédiées à l'exercice privé des activités libérales, commerciales, artisanales ou industrielles...
Comment s'étonner ensuite que les missions de service public soient dévolues au privé dans de juteux contrats des "Partenariats Public-Privé" pour construire des routes, des prisons ou des écoles ? 
Tout se tient dans la dérive mortifère des institutions politiques ; du plus petit niveau jusqu'aux chargés de mission élyséens le pouvoir est d'autant plus "populiste" qu'il le dénonce, tout occupé à flatter sa cour béate, s'imaginant qu'une petite ceinture de courtisans bien agglutinés peut protéger des turbulences du peuple qui en viendra nécessairement à réclamer son dû.
Un jour viendra...



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