dimanche 4 octobre 2015

Faux Vrai ou Vrai Faux... Gloups !

Le morceau est trop gros, ça peine à passer... et même avec un coup de gorge salutaire, on se dit qu'on a bien failli s'étouffer ! ouf...
C'est un peu ce qui s'est passé quand le premier ministre jasait de sécurité routière l'autre jour.
A vouloir épargner tant de vie on se demanderait presque s'il est premier ministre d'un pays qui laisse tant de réfugiés mourir au passage en terre française, s'il a un ministre de la santé qui n'est pas aussi mauvais ministre du budget pour profiter de la vente du tabac et dépenser bien plus pour en soigner les dégâts, s'il sait que des milliers de pauvres bougres ne perdent pas seulement l'abri qu'ils n'ont pas chaque hiver mais parfois la vie et souvent l'espoir dans l'humanité qui leur est étrangère.
Le financier de Canal Plus a bousculé la programmation des Guignols de l'Info... la cruauté dans l'image des copies avait beaucoup perdu en capacité humoristique depuis que les originaux s'appliquent à faire pire ; et dans le genre les mesures annoncées par Valls l'autre jour ne font plus rire ; elles trahissent un décervelage affligeant à mettre tant de défiance et de suspicion dans un peuple que ces gens là ne voient plus qu'en meute de sauvages à dresser.
Vrais Faux ou Faux Vrais ? 
Les "leurres",  vous êtes trop bon Monsieur, des radars qui ne flashent plus ! en voilà une belle aubaine. Au moins ça va faire peur et puis quand tout le monde saura que c'est pour du leurre on mettra un homme en uniforme dans le buisson d'à côté, histoire d'amortir le moindre coût de la fausse tirelire...
Les radars embarqués dans les voitures banalisées sans policier ou gendarme au volant... La privatisation du gardiennage est tellement rassurante derrière les caisses des super marchés que le gouvernement peut bien s'autoriser cette fantaisie ! Moins de fonctionnaires pardi ! Avec quelques bons détectives privés on va bientôt faire avancer la justice... 
Dans une société où le gardiennage devient nécessaire dès lors que l'ordre imposé suscite sans cesse plus de désobéissance potentielle, quoi de plus efficace que de faire assurer la surveillance de touys par quelques uns qu'on prélève dans le lot en leur laissant croire qu'ils deviennent d'autant plus importants au service de leurs maîtres qu'ils vont punir leurs congénères.

Et le même gouvernement qui, il n'y a pas si longtemps avait Cahuzac dans ses rangs comme d'autres ont eu Tapi, voudrait exiger des enseignants qu'ils dispensent auprès des jeunes des leçons de morale civique... 

La carotte pour quelques uns et le bâton pour tous n'ont pas leur place dans la panoplie républicaine. La pestilence de l'ordre brun propre à flatter les vices de l'extrême droite n'est pas que dans les gesticulations d'une droite clientéliste, elle infiltre tous les reniements d'une gauche aussi méconnaissable que celle de Guy Mollet qui renvoyait en 1956 les jeunes du contingent "remettre de l'ordre en Algérie". 

Un petit espoir peut-être enseigné par l'histoire...
Le socialiste Guy Mollet, devenu président du Conseil après que le "front républicain" réunissant Mendes France, Mitterrand, et Chaban Delmas après des élections législatives sur un programme de modernisation économique et sociale et de paix en Algérie avait relancé la guerre en y envoyant les soldats du contingent... Pour compléter son profil d'homme "de gauche", il se ralliera à De Gaulle...

Cette dérive droitière des socialistes d'il y a un demi siècle avait accouché de la naissance de deux autres partis socialistes dissidents de la SFIO, les parti socialiste autonome en 58 et les PSU en 1960...

Un petit espoir peut-être enseigné par l'histoire... pour peu qu'on se souvienne que le Rocard du PSU avait bien laissé le volant du carrosse socialiste à droite à son passager réformiste libéral compatible avec l'économie de marché pour le plus grand profit du capitalisme.

Ce qu'il adviendra du Parti Socialiste aujourd'hui n'échappera pas à cette logique mortifère qui, de glissade en dérapage conduit le pouvoir au fossé, à droite, en laissant sur le bord de la route les désespérances fleurir dans une démocratie en friche.

Faux Vrais radars et Vrais Faux flics ne sont qu'un symptôme parmi d'autres de la dérive d'un pouvoir aveugle et étranger au monde qu'il prétend gouverner.

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