lundi 2 mars 2015

La géométrie variable

Les élections départementales ont au moins le mérite, dans la pseudo-campagne qui précède le scrutin prochain, d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui souhaitent la disparition de l'échelon départemental.
Le seul enjeu perceptible est circonscrit dans la conservation ou le gain d'une position d'élu sur la seule bonne mine des concurrents. De programme politique il n'en est guère question, de bilan valorisé pas plus, les argumentaires incolores et interchangeables montrent à quel point la réforme territoriale issue de plusieurs décennies d'une décentralisation réduite au seul profit du désengagement de l'Etat a rendu les élus départementaux impuissants à conduire une politique lisible et orientée. 
Simples exécutants dociles, et sous la contrainte des moyens dévolus, ils alimentent au quotidien la machine à désintérêt ; belle aubaine pour les chercheurs d'emploi glorieux et parfois précaire aux étiquettes souvent trompeuses.

Jadis les élections étaient "politiques" ; elles faisaient s'affronter des conceptions de la vie et de la conduite des affaires publiques un tantinet différentes... La bonne mine suffisait à peine, il y fallait quelques idées, privatisations à droite et nationalisations à gauche, peine de mort à droite et abolition à gauche, coopération à gauche et concurrence à droite, service public à gauche et service au public à droite...
Ce bon vieux temps des antagonismes n'a pas survécu à l'adoration du dieu consensus, des arrangements au centre qui font rouler la gauche à droite et la droite dans le fossé.
N'est-ce pas un peu pour ça que plus de la moitié des citoyens votent aujourd'hui avec leurs pieds, indifférents à ce qui sort des urnes, quand ceux qui en sortent ont depuis longtemps oublié qu'ils ne sont qu'eux.

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