jeudi 4 mai 2017

Avant le jour d'après

Un débat ?
Pas vraiment, plutôt un affrontement confus et parfois violent entre deux rictus mis en scène...
L'arbitrage journalistique étant presque absent, un peu dépassé, réduit à l'annonce de thèmes sitôt abandonnés dans des digressions accessoires, les deux personnages en scène se sont affrontés en personnes, un peu comme deux petites frappes dans un coin de cour de récréation avec quelques saillies verbales sensées déclencher les hourras de leurs partisans respectifs.
A ce petit jeu l'un et l'autre sont restés calés dans le rôle que les sondages leur ont assigné : l'un tranquille, confiant et déterminé, l'autre fébrile et déjà dans son costume d'opposante.

Dans tout ça les contenus des projets étaient bien accessoires, et bien malin qui peut en détailler les grands traits après qu'on en ait juste aperçu quelques titres au passage - un peu comme à travers la vitre du TGV-, images fugaces en pièces de puzzle éparpillées sur le flou d'un fond indistinct.

Les postures, à défaut d'argumentaires de fond, ne rassurent pas sur la capacité présidentielle, la présidentialité comme ils disent. Et de ce fait l'affiche de second tour signe aussi la vanité d'une fonction dont l'exercice sera, malgré tout contraint pas le résultat de l'élection législative à venir.
Marine Le Pen ne s'est pas départie de tous les stigmates de l'extrême droite ancestrale qui l'a faite et du coup elle a mis en valeur son concurrent du jour qui n'en demandait pas tant et qui a plus souvent réagi à l'invective que véritablement déployé son projet resté flou. Emmanuel Macron en sort gagnant.

Mais le respect du peuple des électeurs n'était guère de mise, chacun enfermé dans un "je" aussi étriqué que leur capacité à convaincre pour faire l'alchimie du rassemblement et passer de 20 à 50% plus une voix dimanche prochain !

Le mirage "démocratique" des élections dites "primaires" s'est bien vite évanoui pour que s'organise en urgence la maîtrise difficile du chaos qui en résulte.

Et si, de la même façon l'élection présidentielle de cette année présageait de la fin d'une République malmenée, accaparée, amputée et qui n'en peut plus de survivre au profit d'intérêts particuliers dynamitant sa devise... Et si les prochaines législatives faisaient avancer en scène la perspective d'une nouvelle République qui remette des choses derrière les mots, la liberté et non le libéralisme, l'égalité et non pas celle des chances, la fraternité et non la charité, la justice et la paix...

La 6ème République, une belle utopie à mettre en musique dans le concert des urnes en empruntant la rue.

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