mercredi 3 mai 2017

NI NI

Ni Marine, Ni Le Pen !

Le titre du Canard Enchaîné de cette semaine est bien plaisant !
Et il dit bien la préoccupation largement majoritaire dans le pays.

La peur grandit au fil des jours dans toutes les couches de la population ; pas une discussion n'y échappe, avec toujours en guise de clé, un "et toi qu'est-ce que t'en penses ?"...
De sentir du Le Pen sur le trottoir d'en face, à la porte de l'Elysée, c'est la hantise...
Pour les plus vieux c'est la hantise de voir resurgir la bête immonde, celle des ligues factieuses des années 30 qui ont accouché quelques années plus tard des collabos pétainistes, celle des factieux de l'OAS, racistes convaincus toujours prêts à liquider du "bougnoul", celle de l'Action Française ou de l'Oeuvre Françaises, souvent catholiques intégristes, nostalgiques de Pétain avec son antisémitisme qui avec d'autres groupuscules comme les identitaires ont infiltré le Front National, résistant toujours avec le père à la soi-disant dédiabolisation de la fille... Tout ce beau monde ouvertement affiché aujourd'hui dans la nébuleuse de "la manif pour tous" ou "sens commun" fait le trait d'union avec la droite de Fillon.

Le schéma publié sur le site antifasciste de La Horde donne un aperçu de cette galaxie dont l'opération Marine voudrait masquer la dangerosité pour la démocratie.

En 1933 en Allemagne, Hitler avait été ELU chancelier... Plus tard en France, le 10 juillet 1940, après que 61 parlementaires communistes aient été déchus de leur mandat, parmi les autres qui restaient il n'étaient plus que 80 à refuser les pleins pouvoirs à Pétain contre 569...
C'est aussi au terme d'élections que la Hongrie a fait de Orban son premier ministre...

Pour les plus jeunes, la violence, le repli identitaire, la xénophobie, l'islamophobie érigée en dogme, l'homophobie de l'extrême droite... sont autant de justification de craintes légitimes à voir les troupes de Le Pen s'approcher du pouvoir.
Le conte populaire du Petit Chaperon Rouge repris par Charles Perrault illustrerait assez bien la chose.

L'inquiétude est grande et masque trop souvent la compréhension du phénomène qui fait si bien prospérer la chose, au point qu'aujourd'hui il se trouverait des électeurs de Le Pen jusque chez les enseignants de l'école publique... avec un raisonnement éclairant la pénurie neuronale limité à un "pourquoi pas l'essayer ?" ???
Tout ce qui a nourri la crise dans ses trois dimensions, économique, sociale et politique, marquée par un émiettement de tout ce qui fait société dans ces trois domaines, conduit naturellement à valider la présence de "l'autre" dans le carré final du 2ème tour de l'élection présidentielle.

Or chaque ligne du dogme frontiste fondé sur la théorie du bouc émissaire jette dans la gueule du loup les pauvres bougres aveuglés par l'enfumage des politiques libérales et qui mettent "tous les autres dans le même panier"...
Le FN a une vision du pouvoir "plébiscitaire" dans un régime personnel autoritaire, très centralisé, à la manière "bonapartiste" ; mais il se garde bien de se présenter comme tel, planqué sous sa couverture du "peuple" de ses sujets.
Le confusionnisme est aussi un puissant moteur de la soit-disant respectabilité de l'extrême droite.

Et face à cela, dans l'éventail du premier tour la proposition politique de Mélenchon était bien la seule à résolument s'attaquer aux causes de cette dérive mortifère vers le centre et la droite, et de la droite vers l'extrême droite de l'opinion française.

Alors que certains s'inquiètent d'une "indécision coupable" de la France Insoumise relève du procès d'intention pour qui ne sait faire que chien crevé au fil de l'eau et proposer de voter, quinquennat après quinquennat de ne voter que contre, pour le moindre mal ou plus exactement pour le "moindre droite".

Jusqu'à preuve du contraire, effet cliquet à la clé, jamais jusqu'à présent cette solution n'a produit d'autres effets que la progression du front de la haine alimenté par les déception, les rancœur, les amertumes et les désenchantement consécutifs au promesses non tenues, aux renoncements et aux trahisons, petites ou grandes qui ont émaillé le paysage politique de ces dernières décennies.

Alors aujourd'hui, tous les moyens sont bons pour dire une fois pour toutes Ni Marine, Ni Le Pen et pour que sorte des urnes du 7 mai la rumeur puissante du rassemblement exigeant la reconquête de la République. Et pour cela Paris compte au moins trois places emblématiques dont il va falloir fouler les pavés, La Bastille, La Nation et la République.



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