jeudi 21 janvier 2016

Les tas d'urgences

1. L'école
Les informations transpirent quelques vérités qui n'étaient pas bonnes à dire en langue de bois politiquement correcte depuis des décennies.
Ce matin on entend dire que les enseignants français sont bien mal payés, deux fois moins bien que les allemands dont on nous bassine la réussite économique bien égoïste au demeurant... Moins bien payés que les espagnols ou les portugais... au 22ème rang des pays de l'OCDE, aussi derrière tous les pays anglosaxons et le Canada, le Danemark, l'Autriche et la Suisse... Il en est de même pour la situation du salaire des enseignants comparé à celui des autres salariés à diplôme égal... la mauvaise position de la France est aussi signalée pour ce qui concerne les effectifs des classes et les conditions de travail...
Peut-on s'étonner des difficultés de recrutement en quantité, mais pas seulement quand l'accès aux métiers de l'enseignement ne se trouve plus être qu'une solution du pis aller ?
Il y a belle lurette que l'état d'urgence scolaire aurait dû être décrété pour ne pas laisser se perdre la jeunesse du pays dans un système scolaire, pour le moins à deux vitesses et où seule la pellicule d'excellence a droit de cité.
Dans un monde où tout est marchandises le pouvoir s'est accommodé au fil des ans de la marchandisation de l'école au travers de la marchandisation de la réussite scolaire. Cours de soutien, formations parallèles, tout se passe comme si on organisait l'échec pour dégager le créneau de sa réparation au profit d'une minorité qui en a les moyens.
L'observation attentive des dégats causés par la réforme des rythmes scolaires sur la valeur de l'école qui recule sur ses missions d'instruction publique et d'éducation est sans appel : les enseignants perdent du terrain dans une concurrence où leur professionnalité est mise à mal et dans la relation famille - école détériorée par un tiers mineur.
Mais l'école n'est pas en vase clos dans le bocal de sa crise. Les deux milliards consacrés chaque année au "raccrochage" des décrocheurs sont loin d'une efficacité suffisante.
C'est dans une vision plus large que les solutions peuvent se concevoir, en remettant l'école au coeur du projet social plutôt qu'en rayons au marché de l'avenir.
Le travail, la connaissance, l'organisation sociale, toutes les facettes d'une vie partagée en société sont à redessiner hors des ruines d'un monde capitaliste à bout de souffle.

Alors peut-être les grandes personnes au pouvoir seront fondées à s'interroger sur la médecine qu'elles destinent à une jeunesse qu'elles diagnostiquent malade de radicalisation...

Ne devrait-on pas AUSSI envisager de "déradicaliser" le gratin de la finance mondiale et des politiques qui les servent qui se gavent de compliments et de petits-fours au forum de Davos ? C'est une autre image de radicalisme religieux enfermé dans le dogme du profit et de l'argent roi.
En enfant de choeur docile, Valls préfère Davos à l'invitation des paysans bretons qui manifestent...

Etonnant ! Non ?


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