mardi 26 janvier 2016

D'un siècle à l'autre

Victor HUGO appelle à la République universelle le 2 mars 1848...
Aujourd'hui, à 70 ans passés de la Libération du joug nazi et de la reconquête de la République, n'y-aurait-t-il pas à puiser dans un tel texte quelques clés de lecture de l'actualité ?
N'est-il pas  grand temps aujourd'hui de fonder la Sixième pour que " Vive la liberté universelle ! Vive la République universelle ! »

Le 2 mars 1848, Victor Hugo prononça un discours pour célébrer la proclamation de la Seconde République. La plantation d’un arbre de la Liberté, place des Vosges, à Paris, fut pour lui l’occasion d’exprimer son soutien à la seconde République :


« C’est avec joie que je me rends à l’appel de mes concitoyens et que je viens saluer au milieu d’eux les espérances d’émancipation, d’ordre et de paix qui vont germer, mêlées aux racines de cet arbre de la Liberté. C’est un beau et vraisymbole pour la liberté qu’un arbre ! La liberté a ses racines dans le coeur du peuple, comme l’arbre dans le coeur de la terre ; comme l’arbre, elle élève et déploie ses rameaux dans le ciel ; comme l’arbre, elle grandit sans cesse et couvre des générations de son ombre. Le premier arbre de la Liberté a été planté, il y a dix-huit cents ans, par Dieu lui-même sur le Golgotha. Le premier arbre de la Liberté, c’est cette croix sur laquelle Jésus-Christ s’est offert en sacrifice pour la liberté, l’égalité et la fraternité du genre humain.

La signification de cet arbre n’a point changé depuis dix-huit siècles ; seulement, ne l’oublions pas, à temps nouveaux devoirs nouveaux ; la Révolution que nos pères on faite il y a soixante ans a été grande par la guerre ; la révolution que vous faites aujourd’hui doit être grande par la paix.
La première a détruit, la deuxième doit organiser. L’oeuvre d’organisation est le complément nécessaire de l’oeuvre de destruction ; c’est là que se rattache intimement 1848 à 1789.
Fonder, créer, produire, pacifier ; satisfaire a tous les droits, développer tous les grands instincts de l’homme, pourvoir à tous les besoins de la société : voilà la tâche de l’avenir. Or, dans les temps où nous sommes, l’avenir vient vite. On pourrait presque dire que l’avenir n’est plus demain, il commence dès aujourd’hui. À l’oeuvre, travailleurs par le bras, travailleurs par l’intelligence, vous tous qui m’écoutez et qui m’entourez ! Mettez à fin cette grande oeuvre de l’organisation fraternelle de tous les peuples, conduis au même but, rattachés à la même idée, et vivant du même coeur.
Soyons tous des hommes de bonne volonté, ne ménageons ni nos peines, ni nos sueurs. Répandons sur le peuple qui nous entoure, et de là sur le monde entier, la sympathie, la charité et la fraternité. Depuis trois siècles, la France est la première des nations, et savez-vous ce que veut dire ce mot, la première des nations ? Ce mot veut dire la plus grande ; ce mot veut aussi dire la meilleure.
Mes amis, mes frères, mes concitoyens, établissons dans le monde entier, par la grandeur de nos exemples, l’empire de nos idées ! Que chaque nation soit heureuse et fière de ressembler à la France !
Unissons-nous dans une pensée commune et répétez avec moi ce cri : Vive la liberté universelle ! Vive la République universelle ! »

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