jeudi 28 août 2014

L'urgence du capital

Nommé avant-hier, le nouveau ministre de l'économie n'attendit pas plus tard qu'hier pour annoncer qu'il ne serait pas opposé à la remise en cause des 35 heures pour peu que patrons et syndicats s'entendent !
Pas de souci, la CFDT est là pour ça ; et ça paye à en voir les carrières post-syndicales de Notat, Chérèque et plus récemment le Martin sidérurgiste lorrain...
Après la déclaration d'amour de Valls à l'université d'été du patronat, allez chercher la différence avec les options de Fillon étalées sur les petits écrans du même soir...
Le drapeau de la république n'a pas supporté ses passages répétés à la lessive électoraliste du régime présidentiel ; blanc, bleu ou bleu marine, ce n'est plus la France.

  • Plus celle de 1792 qui faisait sa République campée sur ses deux pieds de la liberté et de l'égalité avant de tomber dans les bras de la bourgeoisie souveraine qui ajouta une fraternité universelle bien nécessaire à l'absolution de sa fortune...
  • Plus celle de 1830 ou 1848 nourrie au sang du peuple pour chasser un aristocrate par la porte et en voir un autre rentrer par la fenêtre...
  • Plus la Commune de Paris et ses ambitions d'école publique...
  • Plus celle de la libération sur les accents progressistes du Programme du Conseil National de la Résistance...


L'histoire de France est aussi marquée des pierres noires du reniement. 

  • A trois quarts de siècle d'intervalle, Adolphe Thiers et Jules Moch ont bien déclenché le feu des soldats pour faire couler le sang du peuple...
  • Raoul Vilain a bien assassiné Jean Jaurès défenseur de la paix et fondateur de l'Humanité, les fusillés pour l'exemple sont bien morts de l'inhumanité de la guerre...
  • Le gouvernement du Front Populaire n'a pas tergiversé bien longtemps pour laisser tomber les Républicains espagnols sous les balles de Franco et une petite vingtaine d'années plus tard Guy Mollet rappellera bien les réservistes pour continuer de faire la guerre en Algérie...


Les promesses électorales n'engagent que celles et ceux qui veulent bien les croire.
Cette maxime vaut toujours aujourd'hui et à défaut d'avoir des ministres communistes à évacuer comme Ramadier le fit en son temps ou Mitterrand plus tard, les socialistes au pouvoir aujourd'hui font leur mue en se débarrassant des lambeaux d'une carapace rose qui les classaient dans les espèces de gauche le temps des élections.

Avec l'invention récente des primaires, ce ne sont même pas les vraies élections qui vont porter les prochains enjeux politiques, mais bien plutôt le casting des marionnettes que le capital réclame sur scène pour le prochain acte de sa tragédie.

Resteraient-il encore quelques intellectuels de gauche en capacité de penser l'émancipation des hommes et des femmes en France, en Europe et tout autour de la planète pour écrire un autre scénario que celui de l'interminable descente aux enfers que vit le monde le la misère et de la guerre ?


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