C'est la dernière commande de la patronne des patrons au gouvernement qui aura bien été entendue.
Parmi les dispositifs dits de "relance" le CICE (Crédit d'Impôt Compétitivité emploi) permet aux entreprises de réduire leur contribution fiscale en fonction du nombre de ses salariés rémunérés en dessous de 2,5 SMIC. 20 milliards sur deux ans de cadeaux fiscaux aux entreprises, ça sert à quoi ? Théoriquement cette mesure aurait dû aider les entreprises brisées par la concurrence à bas coût, empêcher des délocalisation, revitaliser le tissu productif français...
Heureusement que les gros cerveaux qui les conseillent et les élus qui font la loi ne sont pas surveillants de baignade !
Un coup d’œil sur les effets du CICE permet au Canard d'enfonce quelques portes ouvertes en révélant que ce fameux dispositif profite pour 80% à des entreprises de service qui ne craignent pas la délocalisation comme La Poste (230 000 des 268 000 salariés sont à moins de 2,5 SMIC) qui va empocher 500 millions d'euros en deux ans. Les grandes surfaces de la distribution ont aussi tiré la queue du Mickey... La SNCF, EDF et les marchands de gaz... Et là on est convaincu que ce dispositif est un bel outil de promotion des bas salaires : moins vous payez les travailleurs et moins vous payez d'impôts ! ... du coup l'Etat devra récupérer quelques euros supplémentaires dans la poche des travailleurs pour assurer le confort des parlementaires penseurs de lois.
Là où l'insupportable ne fait plus sourire de tant d'incompétence, c'est quand on constate que les établissements de santé public n'ont pas accès au bénéfice de cette mesure alors que les cliniques privées vont s'en gaver...
Là où l'insupportable exige une dénonciation radicale, c'est quand le ministère des finances déclare dans une note que "l'administration fiscale ne contrôlera pas l'utilisation du CICE" (cf. article du Canard) !
Après ça comment s'étonner que les Conseils Régionaux ou Généraux soient généreux de fonds publics avec les entreprises sans contrôle de leur usage ?
Et par dessus le marché il faudrait croire à la "dette publique" !
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