dimanche 26 août 2012

Rentrée

Le rituel de la rentrée touche une bonne part de notre population, soit qu'elle en soit l'acteur dans la reprise des activités plus ou moins ensommeillées de l'été, soit qu'elle en soit spectatrice désabusée devant un petit écran qui ne se lasse pas des mêmes marronniers depuis des décennies.
Il est bon de faire la pause, l'interruption estivale prometteuse de nouveautés réelles ou supposées, la rupture de ce qui deviendrait rengaine pour se lancer dans l'interprétation d'une nouvelle partition... Tout pousse à faire de la charnière d'août à septembre le moment de la reprise, le temps d'une rentrée qui laisse à supposer que tout un chacun s'est offert le luxe d'être ailleurs le temps de quelques semaines.
Certains ont eu besoin du Secours Populaire pour voir la mer... De plus en plus nombreux chaque année, tiens-tiens !
Certains ont organisé des journées, des universités d'été comme ils disent pour se donner à voir bien plus qu'à penser ; est c'est normal puisque leur pensée n'est souvent faite que d'arrières comme à leur petite échelle certains en font la fête.
La rentrée 2012 est aussi jalonnée de disparitions ; un inventeur de la télévision industrialisée dans ce qu'elle a de plus bassement démago et un grand cosmonaute dont les médias ne peuvent dirent que le vrai bien tant il avait refusé d'être la marionnette du système médiatique qui en a tant englouti... mais celle que j'en retiens est celle d'un vieil ami qui vit 90% d'un siècle... Ce Jean là n'avait pas la modestie tapageuse, il n'avait pas la fibre m'as-tu-vu de ceux qui se montrent d'autant plus qu'ils en font moins. Ce Jean là était l'honnête homme de la terre bourbonnaise qui avait su servir la cause de la Résistance et rester fidèle à son idéal. En avait-il fait plus ou moins que d'autres, peu importe, c'était un vrai, simple et juste, discrètement ; et qui nous manque.
Dans la fraîcheur de cette soirée d'été il me vient une réflexion curieuse et inquiétante à la fois : l'homme qui fit le premier pas sur la lune est mort ce soir. Il était à la fois la créature d'une insupportable "guerre froide" qui aiguisait la concurrence mondiale dans la conquête de l'espace entre Soviétiques et Américains il y a une cinquantaine d'années, et le prototype de ce que le progrès scientifique était capable d'apporter à la table de l'humanité. Mais aussi, et c'est ce que nous étions bien incapables d'imaginer à l'été de 1969 scotchés devant le petit écran noir et blanc de nos télés, nous étions spectateurs d'un événement que les générations suivantes ne verraient plus ou pas. Pour une fois c'est un peu comme si une branche de l'évolution s'était éteinte et que la suite de l'humanité en était réduite à pousser sur un gourmand à l'aisselle de celle feuille. Et oui, pensez-donc aujourd'hui nous n'avons pas les moyens d'aller rendre visite à la lune, il faut bien payer les guerres d'Irak, d'Afghanistan, et pourquoi pas bientôt d'Iran... Les temps ont bien changé, hiers les grandes puissances exhibaient leurs pectoraux dans les guerres de Corée ou du Viet-Nam tout en s'envoyant en l'air jusque sur la lune... 
Maintenant c'est la crise !!!
Et le temps s'accélère ! entre 1981 et 1983, il s'était écoulé quelques trimestres avant que la gauche au pouvoir avec les socialistes ne se replie à l'abri dans sa garnison réformiste... Une trentaine d'années plus tard, plus de quarantaine, à peine la trève estivale a-t-elle mise à l'ombre les options libérales compatibles du team Hollande. Et jamais le faire-valoir Mélenchon n'est plus mal employé que maintenant dans le processus d'annéantissement du PCF qui s'est engagé.
A la gauche du PS c'est une nouvelle forme de Besancenot qui se structure dont les désordre de la constitution ne manquent pas de troubler et de décimer les rangs de celles et ceux qui voulaient encore voir un véritable espoir de changement à gauche.
Perdu ! la queue du mickey n'est plus accrochée au plafond du manège et Clémentine Autain à beau gesticuler chevauchant sa citrouille, elle ne fait que proclamer le fait qu'au Front de Gauche on est passé du temps de la coopérative à celui de la concurrence, les petits s'agglutinent pour se faire entendre des forts...
Tout ça pour quoi ?
Pour rentrer bien sûr.

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