dimanche 22 juillet 2012

Des yeux pour voir l'écho

[ ] Cette indifférence aux souffrances qu'on cause et qui, quelques autres noms qu'on lui donne, est la forme terrible et permanente de la cruauté.
Marcel Proust  (À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann)

N'est-ce pas là le plus grand risque couru pour qui détient -ou croit détenir- la parcelle de pouvoir qui l'élèverait au-dessus de ses semblables ?

"Tout journal, de la première ligne à la dernière, n'est qu'un tissu d'horreurs.
Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes de princes, crimes de nations, crimes de particuliers, une ivresse d'atrocité universelle.
Et c'est de ce dégoûtant apéritif que l'homme civilisé accompagne son repas de chaque matin.
Je ne comprends pas qu'une main pure puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût."
Qu'écrirait aujourd'hui Charles BAUDELAIRE face à au déferlement médiatique que le monde connaît aujourd'hui avec radios, télévision, Internet et nouvelles générations de presse écrite ?



La même chose peut-être... pour conclure à l'abominable effet du déferlement qui serait cette indifférence génératrice de la cruauté enseignée par les maîtres.
A rendre le monde spectateur de tant d'abominations, dans le pire des cas n'en fait-on pas un acteur potentiellement violent, et dans le moindre un cruel indifférent ?


La dilution des liens sociaux, des liens inter générationnels aussi, est telle que d'aucuns s'essaient désormais à en recréer des avatars à grands coups d'initiatives artificielles.
A défaut de vivre ensemble, il faut bien faire la fête des voisins. Les grands de la politique  appellent ça des sommets...
Des aînés vont bien cuisiner les beignets pour les petits de l'école maternelle quand ces derniers iront visiter les aînés de la maison de retraite pour égayer l'heure du goûter... Les grands de la politique appellent ça des "visites d'Etat"...
Les exemples ne manquent pas des gesticulations des vivants dans le délabrement du monde.


Trop souvent les guerres d'aujourd'hui sont héritées des traités de paix d'hier, à l'échelle des hommes comme à celle des peuples et des nations.


Ne vaudrait-il pas mieux se déclarer d'abord la paix ? Et ça ferait la "une" des journaux...
La guerre attendra bien.

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