vendredi 5 janvier 2018

Scandaleux

La liberté a ceci d'extraordinaire qu'elle peut nourrir au sein son assassin.
Au prétexte qu'un auteur a écrit, des éditeurs en mal de matière peuvent rééditer des œuvres anciennes et c'est ainsi que la culture vient irriguer le jardin des songes de multiples générations au fil des siècles.
Il est heureux que nous puissions lire et relire François Villon, Rabelais, Molière ou les encyclopédistes au même titre qu'Hugo, Marx ou Verlaine... ou même Antoine de Saint Exupéry avec la citation "d'En Marche" extraite de Vol de Nuit.
L'art littéraire est oeuvre de l'esprit et peut en revendiquer toute la liberté !

MAIS...
... et c'est bien sur le premier MAIS que la liberté trébuche.

Le projet de la maison d'édition Gallimard de ré-éditer les œuvres antisémites et pro-nazi de Louis Ferdinand Céline ne peut qu'encourager à redéfinir un peu plus précisément la Liberté, à lui donner du corps pour que ce ne soit pas sa main qui noue la corde qui va l'étrangler.

Comment, dans le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui et qui voit les foyers d'extrême droite néo fascistes s'enflammer au point d'arriver au pouvoir dans plusieurs pays d'Europe (... et jusqu'en Allemagne), comment peut-on tolérer qu'en France un tel scandale soit possible ? La prochaine étape verra peut-être la réédition de Mein Kampf en bande dessinée et traduction abrégée à l'intention des école, préfacée en bleu marine et vert de gris...

NON, cette liberté là n'est plus la liberté, elle en signe l'assassinat, précipitant les tenants de la haine et de la discrimination au pouvoir avec la litanie des poncifs populistes fustigeant aujourd'hui les migrants comme jadis les bohémiens, les musulmans comme hier les juifs, les pauvres, tous ceux que la société aussi moderne qu'inhumaine évacue dans ses caniveaux...
S'il existait un pouvoir politique soucieux des valeurs de la République et garant de celles qui animèrent les combattants de la Résistance libérant la France du joug nazi et rétablissant la démocratie il y a trois quart de siècle, de telles dérives seraient restées à croupir dans l'ombre des  esprits tordus qui les conçoivent.
La France a déjà payé sa dîme au thèses de Céline, et de tous les collabos de Pétain, elle a donné la vie de trop de ses enfants pour que des marchands de papier prétendument éditeurs se fassent aujourd'hui les promoteurs de ces thèses liberticides.

De toutes leurs forces les démocrates, les républicains, les citoyens libres se doivent d'élever la plus vive protestation et d'empêcher tel scandale.

"La liberté, c'est savoir reconnaître ce qui est nécessaire." -  Friedrich Engels

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