jeudi 16 juin 2016

Les soubresauts du désespoir

Depuis des mois et des mois la mobilisation contre la loi dite "travail" s'amplifie. En suivant l'histoire de ce projet du gouvernement obéissant aux injonctions dérégulatrices de la Commission européenne (suite de la loi Macron) on constate que les coups de menton du premier ministre ont accompagné les zig-zag en marche arrière d'une équipe qui maîtrise assez mal la pratique du repli.
Tout l'exécutif fustige l'agitaion de vieux ringards minoritaires... le président voudrait-il faire passer le score pitoyable de sa popularité dans les sondages pour un soutien majoritaire d'un peuple pris en otage par la CGT ?
Las, malgré les compliments appuyés de la droite et du patronat, le soutien affiché par les dirigeants de la CFDT fait pâle figure face à la détermination des neuf syndicats qui restent unis et opposés dans ce conflit face au gouvernement.
L'usage des débordements de casseurs marionnettes en marge des manifestations justifie l'appel à l'ordre policier, masquant la réalité d'une mobilisation populaire déterminée.
Manifestation trouble fête avec l'Euro de foot...
Mouvement social ruinant le "reprise économique"...
Que d'insultes au bon sens ne faut-il pas entendre dans le vacarme organisé pour couvrir le bruit de la contestation !
Les pelouses "hybrides" des petits baigneurs millionnaires en crampons coûtent combien d'écoles dans les quartiers nord de Marseille ou d'ailleurs ?
Les gradins tout neufs des jeux du cirques d'aujourd'hui coûtent copmbien de scanners dans les hopitaux ?
Le déploiement policier et les dispositifs de sécurité privés qui doivent encadrer les hordes de "supporters" qui s'approchent des stades pour casser leur vis-à-vis tout aussi bien entrainé à la castagne que défoncé à la bière coûte combien de services aux personnes âgées qui tremblent devant leur télé à la vue du spectacle affligeant de la violence quotidienne ?

Va-t-il falloir qu'on s'étonne longtemps avant de voir, au prétexte de toutes ces manipulations de l'opinion, débouler le régime autoritaire et policier d'un nouveau Pétain ?
Après la loi "travail" faut-il attendre la loi "famille" et pour finir le vert de gris d'une loi "patrie" achevant de défigurer la République ?
La liberté de manifester avec la CGT serait confiné dans l'étendue un peu déserte du Larzac...
L'égalité serait assurée dans l'accès de tous aux services du Secours Populaire et des Restos du coeur obligés de présenter une offre satisfaisant tous les particularismes religieux...
La fraternité serait invoquée pour assurer la chohabitation paisible des renards de la haute et des volailles à plumer encagés dans de la basse-cour... sans oublier la construction de "camps aux normes internationales" pour loger "décemment" les migrants de toutes les douleurs !

Le temps presse pour conjurer les errements d'une République à la dérive qui va devoir bientôt se trouver un président plus providentiel que jamais. Si les citoyens n'avaient plus le choix qu'entre un prête-nom des banquiers et un  héritier de Pétain le temps serait venu d'entrer en résistance dans les urnes.
Il en est encore temps. ... mais pour combien de temps.

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