mardi 3 mai 2016

Tristesse démocratique

Peut-on imaginer plus maladroite conduite politique du pays ? Peut-on imaginer pire niveau politique que les gesticulations de la chiée de candidats à la "primaire" de la droite ?
Ouf, une éclaircie !
Enfin une élection partielle gagnée par les socialistes, une femme est élue à Nantes pour succéder à un ex premier ministre devenu ministre des affaires étrangères...
Le fait majoritaire est toujours indiscutable ; la nouvelle députée a remportée l'élection avec un peu plus de la moitié des suffrages...
Mais avec quasiment 75% d'abstention, la moitié des 25% restants ne rassemble guère plus que les opinions favorables à François Hollande, une popularité mesurée régulièrement autour de 15%.
Combien de temps faudra-t-il, combien de jours, de semaines, de mois ou d'années de décervelage pour garantir à une caste héritière d'un pouvoir à droite comme à gauche la préservation de son héritage ?
Quand la parole politique nie l'orientation dite de droite ou de gauche au point de restreindre la légitimité démocratique à un entre soi ratatiné entre les marges extrêmes qu'elle  génère, c'est la démocratie représentative qui est en jeu, jusqu'au risque ultime de se perdre ; et l'extrême droite à l’affût de toutes les opportunités et friande des offrandes qu'on lui fait s'en réjouit désormais bruyamment débarrassée de la honte de son histoire.

L'éruption d'un nouvel espoir démocratique ne passera pas par quelques flammèches, certes lumineuses, mais aussi fragiles qu'éphémères, mais bien par une perspective organisée et calée sur une architecture d'idées, une construction idéologique révolutionnaire qui ne mise pas que sur le jeu électoral pour faire du pouvoir l'outil de la transformation démocratique.
Ce sont toutes les organisations sociales qui devront être mobilisées dans une perspective transformatrice... Les accessoires associatifs et syndicaux dont les politiques de tous poils se sont dotés pour agir à l'abri des turbulences extérieures commencent à laisser percer leurs faiblesses ; la loi dite "travail" catalyse les instrumentalisations, une CFDT roue de secours du pouvoir politique comme du patronat, une CFTC rappelée à la raison par le MEDEF, des "nuit debout" hors cadre et qui deviennent l'objet de séduction de tous ceux qui ont été incapables d'en lire les prémices dans les attentes  populaires...

La solution révolutionnaire dont le pays a besoin ne pointe toujours pas à l'horizon sombre des joutes électorales à venir.

L'histoire récente de l'arc méditerranéen, du Portugal à la Grèce en passant par l'Espagne et l'Italie nous montre bien les limites des constructions dites nouvelles Siriza, Podemos...- qui ne sont finalement que les soupapes préservant la cuisson capitaliste des peuples, à point !  

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