mercredi 3 juillet 2019

Le petit pont de bois...


... qui ne tenait plus guèr'
Que par un grand mystèr'
Et deux piquets tout droits
Yves Duteil serait-il membre de la mission sénatoriale qui s'est penchée sur l'état des ponts français après la catastrophe de Gênes du 14 août 2018 ?
Nos sénateurs découvrent que 25000 ponts - un sur dix environ) exigent des travaux de rénovation dans les dix ans à venir... 1750 présentant des risques d'effondrement !
Ah bon ? Et pourquoi ça ? Les parlementaires -qui par ailleurs votent aussi le budget de la nation dans lequel figurent les 45 millions consacrés aux ponts- découvrent qu'il en faudrait 3 fois plus ! Ils découvrent aussi que les collectivités, pour les ponts qui les concernent n'ont pas les moyens de les entretenir et ils préconisent que l'Etat alimente un fonds d'aide de 130 millions d'euros à cet effet... Ces mêmes parlementaires n'ont-il pas dans leur mandature aussi défait l'Etat de ses devoirs pour en accabler les collectivités territoriales sans leur en donner les moyens ?
Sur les voies ferrées en mal d'entretien on réduit la vitesse des trains, sur les ponts vieillissant mal on réduit le tonnage ou le nombre de véhicules...
Mais le constat le plus affligeant, dans un temps où la modernité macronienne fait merveille, c'est quand même le constat que fait le ministère des transports : il n'y a plus assez d'agents ! Au ministère on dit "il y a une tension sur les effectifs".
Moins de fonctionnaires, moins de fonctionnaires, moins de fonctionnaires...
Ah bon, désormais il en manquerait ?
Comment se fait-il ?
Il est urgent que l'académie de médecine se penche sur l'activité neuronale des parlementaires, il doit s'y trouver quelques découvertes sur la régression du potentiel réflexif qui mériterait bien le prix Nobel.
Les sénateurs n'ont pas eu le temps de creuser le sujet de l'état des murs de soutènement des tunnels...
Quant à l'état des routes... le 80 km/h est une mesure de "sécurité" ; à ce "train de sénateur "on a le temps de lever les œufs dans les nids de poules et on s’accommode aisément de la qualité de la couche de roulement qui fait oublier l'autoradio, comme du profilage de la chaussée qui berce activement les passagers.

mardi 2 juillet 2019

Vous avez dit "union" ?

Il n'y a pas si longtemps les citoyens de 28 pays européens étaient appelés à élire leurs députés dits "européens".
Mais à quoi ça peut bien servir ? C'est à n'y rien comprendre, ce sont les chefs d'Etats et de Gouvernements de 28 pays en questions qui décident de celui ou celle qui présidera le parlement réunissant les dits députés. De la même façon qu'ils vont ensuite décider qui présidera la "commission" qui réunit 28 commissaires formant l'exécutif de l'UE, ou le patron de la banque centrale européenne, ou...
Si la légitimité des pouvoirs installés dans chacun des pays de l'Union ne peut être contestée -chacun des peuples s'en est doté selon ses règles institutionnelles propres- la mécanique institutionnelle communautaire n'en souffre pas moins d'un déficit démocratique qui peut naturellement susciter une défiance populaire.
Les différences sont telles entre les 28 partenaires de l'Union que, systématiquement, les décisions emportées par les plus puissants ne peuvent entraîner l'assentiment des plus faibles qui vont s'en sentir victimes récurrentes.
L'espace européen, né sous les auspices du fric pour faciliter le marché des marchands, s'est enrichi de sphères politiques dont le principal objectif, si ce n'est le seul, est d'encadrer la vie des citoyens européens pur les conformer à ces mêmes exigences du marché ; c'est le cadre normatif qui s'impose aux législateurs de tous les pays qui n'ont plus guère qu'à transposer dans les législations nationales les règles établies au niveau européen. Ces normes permettent une circulation fluide des marchandises tout en prétextant une protection des consommateurs. Dans les faits elles permettent surtout le développement d'un plus grand marché à l'échelle du continent ou du monde qui asphyxie les économies locales. La plupart des normes sont établies par des organismes privés dont les intérêts ne sont pas nécessairement "d'intérêt général" quand elles seront adoptés par les politiques sous l'influence des lobby.

Pour ce qui est des travailleurs, on les attache, on les détache, ce ne sont que les variables d'ajustement du jeu économique libéral que beaucoup n'osent plus appeler par son nom de famille : le système capitaliste.

Et la citoyenneté dans tout ça ?

Çà mérite réflexion quand on voit les mêmes nous vanter les mérites de la monnaie unique européenne et la monnaie locale qu'on réinvente au prétexte du développement local.
Ça mérite réflexion quand on voit les mêmes nous assurer qu'ils sont élus pour défendre nos intérêts dans un système qui les contredit au niveau européen comme au niveau local.
Ça mérite réflexion quand on voit les mêmes légiférer sur le travail détaché afin de mieux organiser l'exploitation des travailleurs d'ailleurs ici, ou d'ici ailleurs.
Ca mérite réflexion quand on voit le Royaume Uni sortir de l'Union tout en y restant ou y rester tout en en sortant... quand d'autres y sont avec monnaie unique et d'autres pas... quand après le "brexit" l'anglais reste la langue la plus souvent rencontrée sur les sites de l'UE...
Ca mérite réflexion quand l’extrême droite et son cortège de nostalgiques des fascismes du siècle dernier encore contagieux de la peste brune paradent et prospère à l'ombre du fric qui les a toujours fait vivre : "plutôt Hitler que le Front Populaire"