samedi 20 avril 2019

Nôtres d'âme

Un incendie... N'est-il pas toujours un drame.
Feu de cheminée dans la masure du pauvre, ou brasier allumé à l'étincelle des diamants de l'hôtel particulier, le feu fait partir la vie en fumée. Et, à l'échelle de soi, la vie qui s'en va de la sorte ne voit s'éteindre les dernières braises qu'au goutte-à-goutte des dernières larmes... sèches.
Alors, sous le feu de l'actualité de l'incendie capital, tous les pyrophiles et tous les pyrophobes s'embrasent et se perdent en gerbes de conjectures sur la cause, sur la part du feu, sur ce qui a pu être arraché au monstrueux brasier, sur le remplacement et la reconstruction...
Clou du spectacle sur son chemin de croix, le président ne pouvant se résoudre à n'être que lui-même face au drame, a cru bon de bousculer son agenda pour diriger à l'émotion plutôt que de gouverner.
Et c'est à grand renforts de médias, maîtrisant désormais toute la panoplie des tics sarkosistes qu'il régla le compte du drame en 5 coups de mentons pour que "dans cinq années" le monument soit restauré... Jeux Olympiques à Paris obligent...
Bien triste spectacle de quidam éplorés et prêts à consacrer une part de leur bien pour refaire du bien commun à côté -et en même temps dirait Macron- de milliardaires prêts à se racheter une virginité pour deux ou trois cents patates...
Et tout ça ne serait rien sans la couche nécessairement religieuse étalée pour étouffer toute admiration profane d'une construction humaine admirable, une oeuvre commune et partagée de ses architectes et de ses oeuvriers...
Carême et ramadan apitoyés ensemble devant le monument blessé feront-ils oublier que derrière leur intrusion sans cesse croissante dans la chose publique se cache bien mal le mal des guerres et des bûchers que les religions entretiennent ? La religion relie, c'est son éthimologie qui l'affirme... Mais qui la voit œuvrer, du fichu catho au voile islamique ou à la kipa sous l’œil ébahi d'un bouddha ne voit jamais depuis des siècles que des hommes reliés et ligués contre d'autres hommes, au seul nom de leur croyance dans l'incroyable...
Ma foi, je ne reconnaîtrai jamais qu'à la raison la grandeur de l'humanité luttant pour la paix et un bonheur partagé de toutes les couleurs de l'arc en ciel.
C'est aussi là que je crois que les bâtisseurs de cathédrales sont nôtres d'âme, tout comme beaucoup d'autres...

Aucun commentaire: