mardi 21 mars 2017

Waouh !

Le mot débat est-il approprié à l'événement télévisé d'hier soir ?
Pas sûr ! 
Plus côte-à-côte que face à face, chacun dans leur couloir, un peu comme sur la piste d'athlétisme, chacun a surtout tenté de faire "bonne figure".
Fillon était sur les épines jusqu'à ce qu'il comprenne que personne ne viendrait lui parler de sa femme. Après il était tranquille dans la présentation de sa collection de purges. 
Hamon, un peu comme un basset tentant de grimper sur une chaise trop haute pour lui, a chatouillé Macron pour le renvoyer dans le camp du fric tout en pompant quelques thèmes bribes de Mélenchon. Tenter d'empêcher la séduction Macron sur les socialistes gouvernementalistes tout en essayant de mordre sur le potentiel de gauche de Mélenchon : mission impossible. Le candidat socialiste ne s'extirpe pas du piège de ses amis, simple émanation d'une petite frange de social-démocratie marginalisée par le social libéralisme singé par Hollande et Valls sur les modèles anglo-saxons.
L'extrême droite est toujours aussi épaisse, ses propos d'arrière-salle de tripot ne masquent guère l'indigence de la réflexion. L'usage abusif des mots peuple, liberté, laïcité, démocratie... ça sent l'entourloupe et l'incompétence au détour de chaque phrase, mais curieusement, comme elle ne s'adresse pas à l'intelligence, ça peut séduire dans la chienlit du moment.
Macron, jeune premier de la brochette, cultive sa différence et réussit à supplanter tous les autres candidats : au chapitre du "parler pour ne rien dire" il est assurément champion. Pas tranquille, secoué des épaules et quelques petites phrases distillées ça et là, il a beaucoup retenu de Sarkozy ; souvent sur la même longueur d'ondes que Fillon le jeune homme a surtout fait du flan sur le thème de sa pseudo modernité, se dépêtrant difficilement de son costume de petit commis des amis e la finance, digne successeur de Hollande. Pas de profondeur et aucune sincérité ne transpire de ce personnage.
Dans l'exercice, un seul a tiré son épingle du jeu avec une prestation brillante intellectuellement, respectueuse et politiquement responsable. Le seul qui avait hier soir une stature de chef d'Etat était bien Mélenchon. L'esprit vif et la parole forte il était bien le seul à lier une analyse pertinente du passé, un constat juste au présent avec une mise en perspective cohérente de l'avenir qu'il propose de construire avec la 6ème République.
Il en manquait 6... que la chaîne commerciale relègue en deuxième division. C'est dans la ligne des mesures gouvernementales qui ont tiré un trait sur la stricte égalité des candidats dans leur exposition médiatique en campagne.
Il en manquait un... toujours pas de candidat communiste.

Ce n'est pas comme si les législatives arrivaient comme un troisième tour des présidentielles... 

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